Séminaire transdisciplinaire de l’École doctorale ED139 de Paris Nanterre
Séance organisée par le laboratoire Dicen-IDF
Rencontre avec Vincent Puig Co-fondateur et directeur exécutif de l’IRI
Mardi 25 avril 2017, 14h-16h
Université Paris Nanterre
Bâtiment A, salle A 304
RER A Nanterre université Ouvert à tous – chercheurs, doctorants, étudiants
À l’occasion de la publication du rapport Réseaux de savoirs. Production et transmission des savoirs à l’ère du numérique et de l’économie de la contribution réalisé par l’Institut de recherche et d’innovation du Centre Pompidou (IRI) pour l’UNSA, nous avons invité Vincent Puig à venir présenter cette recherche dans le cadre du séminaire transversal de l’ED139 « Connaissance, langage, modélisation », consacré cette année à la recherche(en)action.
« Dans le contexte d’une mutation globale de la société à travers la technologie numérique, l’enjeu contemporain majeur pour les institutions du savoir (à commencer par l’école) est double. Il s’agit d’une part d’évaluer dans quelle mesure ces institutions peuvent être réinventées dans le sens d’une acculturation et d’une appropriation de ces nouveaux outils. Mais il s’agit aussi d’investir une réflexion inter-institutionnelle et transdisciplinaire autour des transformations épistémologiques et épistémiques dont s’accompagne la révolution technologique que nous vivons aujourd’hui. [lire la suite]
Au vu des analyses et conclusions très riches de cette étude, nous pensons que vous pourriez avoir plaisir à venir discuter avec nous des perspectives que le numérique autorise ou exige dans le domaine de la formation. Ce pourrait être également l’occasion de découvrir d’autres projets conduits par l’IRI dans le domaine de l’innovation pédagogique ou plus généralement de l’organologie des connaissances.
Pour les doctorants de Dicen-IDF, ce séminaire peut être validé au titre de la formation doctorale auprès de l’ED 139 de Paris Nanterre ou de l’ED Abbé Grégoire du Cnam (crédits alloués pour toute participation).
Séminaire transdisciplinaire de l’École doctorale ED139 de Paris Nanterre
Séance organisée par le laboratoire Dicen-IDF
Pouvoir d’agir : Rencontre avec Jacques-François Marchandise
Cofondateur, directeur de la recherche et de la prospective de la Fing et délégué général depuis le 1e janvier 2017.
Focalisant sur la question du pouvoir d’agir, Jacques-François Marchandise présentera la Fing sous l’angle de son postulat « le potentiel transformateur des technologies quand elles sont entre les mains du plus grand nombre ». À titre d’exemple, il reviendra sur la démarche annuelle, collective et créative, qui convie depuis 2010 décideurs, chercheurs et innovateurs à formuler ensemble les Questions Numériques des années à venir – et à imaginer les manières d’y répondre. Le cycle de cette année, consacré au ThinkSmall, fournira quelques cas démontrant l’utilité de faire travailler ensemble des chercheurs de différentes disciplines et d’identifier des questions d’acteurs (Etat, collectivités, grandes entreprises, startups, acteurs associatifs, acteurs de l’ESR…).
• Mardi 25 avril 2017, 14h-16h
Université Paris Nanterre
Bâtiment A, salle A 304
RER A Nanterre université
Ouvert à tous – chercheurs, doctorants, étudiants – sans inscription
• IMPORTANT :
Pour les doctorants de Dicen-IDF, ce séminaire peut être validé au titre de la formation doctorale auprès de l’ED 139 de Paris Nanterre ou de l’ED Abbé Grégoire du Cnam (crédits alloués pour toute participation).
La recherche-action se donne pour objectif, en plus de la compréhension, l’action et la transformation des pratiques dans les champs concernés : transformer la réalité tout en produisant des connaissances qui questionnent et documentent ces transformations.
Elle vise à combiner la recherche fondamentale – travail sur les concepts, les aspects théoriques, les controverses scientifiques… – avec une démarche applicative – préconisations, prototypage, conception d’objets et réalisation de démonstrateurs.
En sciences humaines et sociales, cette méthode de recherche défend l’idée d’une spécificité par rapport à ceux des sciences exactes, notamment dans leur rapport à la contextualisation des expérimentations, à l’implication des acteurs et aux finalités mêmes de la science. Du côté des sciences dures, elle est envisagée comme une introduction au monde de la recherche et développement (R&D) dans les entreprises et l’industrie.
Apparue dans les années 1930 avec l’École de Chicago, cette démarche a depuis évolué, dans ses protocoles comme dans ses enjeux. Elle connaît aujourd’hui un regain d’intérêt, en particulier parce qu’elle représente une alternative aux discours de l’expertise, que la société en crise réclame, mais qui éloignent la recherche de sa visée d’émancipation et d’autonomisation des individus. La recherche (en) action s’avère plus que jamais importante pour assurer à la recherche française un leadership au plan européen ou international, sans renoncer à l’excellence académique. Elle s’inscrit dans une tendance à la professionnalisation des formations, tout en réitérant leur attachement aux travaux des équipes et laboratoires de recherche au sein de l’université.
Traversant des domaines très variés, ce séminaire présentera quelques exemples de recherche (en) action, en mettant à chaque fois en évidence la nature du tressage entre questionnement épistémologique et modalités d’intervention. Qu’il s’agisse de son espace-temps, de ses ressources, de ses dispositifs ou de ses régimes d’autorités, la recherche (en) action présente des spécificités dont la recherche doctorale demeure encore trop souvent éloignée.
Ce séminaire donnera la parole à différents types d’intervenants : chercheurs, directeurs scientifiques de grandes entreprises R&D, ingénieurs, représentants d’institutions, doctorants. Ils présenteront leur expérience et leur point de vue sur des projets mettant en collaboration monde industriel, monde académique et société civile.
Ces séances permettront ainsi de comprendre comment la recherche (en) action permet de conduire des projets scientifiques d’envergure – en créant de la connaissance fondamentale, des théories, des modèles, de nouvelles méthodologies d’analyse et d’expérimentation, en levant des verrous technologiques et en développant de nouveaux bancs expérimentaux.
L’ambition de ce séminaire est d’amener ainsi les doctorants de diverses disciplines à entrevoir les activités de recherche et la conduite de projets scientifiques dans une logique de collaboration avec le monde non académique. Ce faisant, nous pensons qu’il pourra également contribuer à une meilleure intégration des nouveaux ingénieurs et docteurs dans les entreprises et les laboratoires R&D.
Programme
– mardi 24 janvier 2017 #1 – 14h-16h – Salle A305 Science participative en botanique : l’expérience des herbonautes
Intervenante : Lisa Chupin (Doctorante au laboratoire Dicen-IDF sous la direction de Manuel Zacklad).
– mardi 24 janvier 2017 #2 – 16h-18h – Salle A305 Le haut débit. 5G : Will it be ready by 2010 ?
Intervenant : Dr. Ing. Marouane Debbah, Vice-President of the Huawei France R&D center and director of the Mathematical and Algorithmic Sciences Lab, Full Professor at CentraleSupelec (Gif-sur-Yvette, France) since 2007, From 2007 to 2014, he was the director of the Alcatel-Lucent Chair on Flexible Radio.
– mardi 31 janvier 2017 – 14h-16h – Salle A305 Mécanique – Automobiles : Place des doctorants au sein du groupe PSA
Intervenant : Dr. Ing. Mihai SOCOLIUC Responsable des communautés scientifiques, PSA Groupe DRD/DRIA/DSTF – Direction Scientifique et Technologies Futures, Centre Technique de Vélizy
– mardi 21 février 2017 – (Horaire à confirmer) – Salle A304 The Challenge of energy efficiency in future networks
Intervenante : Azeddine GATI (Professeur des universités, chair d’Orange Lab).
– mardi 28 février 2017 – 16h30-18h30 – Salle A304 Chercher avec/dans les archives du web
Intervenantes
– Claude Mussou (Ina, Cheffe du service Inathèque – Direction déléguée aux Collections)
– Valérie Schafer (chargée de recherche à l’Institut des sciences de la communication du CNRS (ISCC), Docteure HDR en histoire, spécialiste de l’histoire des réseaux de télécommunication), Lauréate du Prix de l’Inathèque.
– mardi 7 mars 2017 #1 – 14h-16h – Salle A304 Radiofréquences et communications
Intervenants
– Jean-Yves DADEN de THALES COM. Responsable du laboratoire et hyperfréquences (Site de GENNEVILLIERS)
– mardi 7 mars 2017 #2 – 16h-18h – Salle A 304 La recherche pour le Défense
Intervenant : Dr. Ing. Thomas Merlet de Thales TOSA, responsable des activités missiles (Site d’Elancourt).
– mardi 18 avril 2017 – 14-16h – Salle A304 Recherche-action dans le champ de l’éducation et du travail social – bases épistémologiques, visées et démarches employées
Intervenants :
– Marie-Anne Hugon, Alain Vulbeau (Professeurs en Sciences de l’Éducation, Équipe : Crise, école, terrain sensible, CREF (EA 1589) : Recherche action dans les classes et dans les institutions de la jeunesse (titre à confirmer)
– Anna Rurka (MCF), Patrick Rousseau (chercheur associé) Equipe : Education familiale et intervention sociale auprès des familles, CREF EA 1589) : La spécificité des recherche-actions en protection de l’enfance
– Roberta Carvalho Romagnoli, Professeure de psychologie, Université Pontificale Catholique du Minas Gerais (UPCMG) – Brésil (membre du réseau Recherche Avec) Pratiques de recherche venant d’ailleurs. (Titre à préciser)
– mardi 25 avril 2017 – 14h-16h – Salle A 304 Questions numériques : une initiative de la Fing
Intervenant : Jacques-François Marchandise, cofondateur et directeur de la recherche et de la prospective de la Fing
– mardi 2 mai 2017 – 14h-16h (séance à confirmer) – Salle A304 Projets pédagogiques de l’Institut de recherche et d’innovation (IRI)
Intervenants :
– Vincent Puig (co-fondateur et directeur exécutif de l’IRI / Centre Pompidou)
Pour les doctorants de Dicen-IDF, ce séminaire peut être validé au titre de la formation doctorale auprès de l’ED 139 de Nanterre (crédits alloués pour toute participation).
Accès
Le séminaire a lieu sur le campus de Paris Nanterre au bâtiment A
200 avenue de la République – 92000 Nanterre
RER ou SNCF Nanterre université télécharger le plan du campus
Fondé par Sens Public en 2008, à l’initiative de Gérard Wormser et Marcello Vitali Rosati, le séminaire a bénéficié du soutien de l’Iri pendant plusieurs années.
Depuis la rentrée 2015, le laboratoire Dicen-IDF, dans le cadre des travaux de l’axe 4, a rejoint l’organisation du séminaire, qui se déroulera désormais au Cnam pour sa partie parisienne.
Informations pratiques
Les séances ont lieu le jeudi de 17h30 à 19h30 (heure de Paris) – de 11h30 à 13h30 (heure québécoise)
À Paris :
Cnam 2 rue Conté, 75003 Paris, M° Arts-et-Métiers
Salle 33.3.20 (au fond à gauche de la cour, 3e étage, porte en face de l’ascenseur)
À Montréal :
Université de Montréal – salle C-8041 (Pavillon Lionel-Groulx)
Une captation vidéo des interventions et des échanges sera visible en direct et en différé sur Youtube et sur le site de Dicen-IDF.
Argumentaire saison 2016-2017 : L’éditorialisation, entre maîtrise et déprise
Grâce à l’intervention de nombreux chercheurs et praticiens du numérique, et en adoptant chaque année une grille de lecture particulière (la notion de profil l’année dernière, les dynamiques d’élaboration et de circulation des savoirs l’année précédente, ou encore les écritures numériques avec une approche littéraire), notre séminaire a questionné la notion d’éditorialisation et a évalué l’étendue de ses implications.
L’ayant défini comme l’ensemble des opérations, dispositifs, acteurs ou médiations nécessaires à l’intégration et la valorisation des ressources au sein de l’environnement numérique, nous nous sommes plus particulièrement intéressés à l’interaction entre contenus (ou ressources), environnement technique (réseau, serveurs, plateformes, CMS, algorithmes, moteurs de recherche…), aspects formels et structurels (hypertexte, multimédia, métadonnées) et pratiques (annotation, commentaires, recommandations).
D’année en année, le séminaire a élargi l’acception du mot, allant jusqu’à lui conférer une dimension ontologique, en considérant que l’éditorialisation permet de penser l’espace numérique et plus largement de renouveler une pensée de la production du réel.
Nous cherchons désormais à poursuivre l’exploration de ces processus d’édition ouverts dans l’espace et le temps, pour mieux comprendre comment ils renouvellent l’élaboration et la transmission des savoirs.
Parmi les différents enjeux que nous souhaitons interroger, la place des usagers dans les processus d’éditorialisation fera l’objet d’une attention particulière. Quels sont les nouveaux rapports entre individus, collectifs et producteurs de contenus (entreprises, institutions, développeurs etc.) ? Qu’est-ce qui relève encore d’une maîtrise des dispositifs dans l’éditorialisation, et faut-il accorder une valeur aux formes de “déprise” qu’elle impose aux utilisateurs ? Quelle est la marge de l’usage face aux logiques normatives qui structurent l’environnement ?
Afin d’écarter toute essentialisation du fait numérique, le séminaire de cette année voudrait mener ces questionnements à travers l’analyse d’expériences concrètes. Nous tenons en effet à considérer la matérialité des traces et des écritures, en même temps que la réalité des pratiques et des contextes, pour mettre en relief la variété des processus d’éditorialisation.
On examinera notamment comment ces processus sont susceptibles de transformer ou révoquer les sectorialisations traditionnelles (ex : séparation entre les domaines de la musique et de la vidéo, opposition savant / non savant, pratiques marginales / pratiques main stream…). Ce faisant, on s’efforcera d’en produire une nouvelle catégorisation, en élaborant collectivement une grille de description des nouvelles configurations éditoriales.
Programme
17 novembre 2016
De l’éditorialisation à l’éditorialisation (2007-2017)
Conférence de Bruno Bachimont
À partir des années 2000 les chercheurs commencent à utiliser le terme d’éditorialisation. En 2007, Bruno Bachimont en propose une définition précise, comme processus de redocumentarisation de ressources en contexte numérique, et la relie explicitement au contexte des pratiques documentaires, en particulier dans le domaine des archives audiovisuelles.
Dix ans après, comment la notion s’est-elle enrichie ou déplacée ? En quoi le terme est-il encore opérationnel ? Son inscription dans l’univers de la documentation doit-elle être repensée ?
Nous avons invité Bruno Bachimont à revenir avec nous sur cette histoire du mot et de l’idée d’éditorialisation, pour l’interroger sur ce qu’il appelle « l’économie de la variante à l’ère du numérique » et pour mieux circonscrire les chantiers qui restent à explorer.
15 décembre 2016
De l’édition à l’éditorialisation (faire métier d’éditeur dans l’environnement numérique)
Comment l’environnement numérique a-t-il transformé le métier de l’éditeur ? Quelle est la place du travail d’éditorialisation dans les métiers de l’édition ? Dans quelle mesure ce travail fait-il l’objet d’une externalisation et d’une délégation – en amont (ingénieur des connaissances, construction des ontologies…) aussi bien qu’en aval (moteurs de recherche, hébergeurs, diffuseurs, annotateurs, lecteurs) ?
19 janvier 2017
De la bibliothèque au web et réciproquement
Les bibliothèques jouent un rôle privilégié dans le paysage dessiné par l’éditorialisation. Si l’accès et la circulation des contenus demeurent au cœur de sa mission, la bibliothèque en tant qu’institution doit également se transformer pour intégrer la problématique de l’appropriation. Elle se doit ainsi d’investir des dispositifs physiques et numériques susceptibles d’accueillir les pratiques récentes et existantes tout en en favorisant de nouvelles. Nous porterons la réflexion sur cet équilibre entre dispositif et usage nécessaire à tout lieu de savoir.
Intervenants :
Benoît Epron, chercheur à l’Enssib, Responsable du Master Publication numérique
Catherine Bernier et Nino Gabrielli (Bibliothèque de l’Université de Montréal)
Captation vidéo de la séance :
16 mars 2017 : Journalisme (faire métier de journaliste dans l’environnement numérique)
Depuis les premières publications en ligne des journaux à la fin des années 90, les médias se sont adaptés à la nouvelle donne médiatique. Leur arrivée sur Internet et sur le web est marquée par plusieurs évolutions majeures, comme les nouvelles formes d’écritures (hypertexte, vidéo, webdocumentaire, microblogging) accompagnant les pratiques émergentes de consommation de l’information. Plus significatifs, des phénomènes tels que le référencement des journaux par Google, leur éditorialisation par Google News et à partir des années 2010, leur circulation massive de plus en plus fragmentée via les réseaux sociaux ou, plus récemment, leur intégration et leur personnalisation dans les newsfeed de Facebook ont défini un nouvel environnement redistribuant les rapports de pouvoir et d’autorité dont ils bénéficiaient. La controverse actuelle autour des fake-news et des dispositifs de fact-checking est à ce titre révélatrice d’une crise de l’éditorialisation, que cette séance se propose d’interroger en examinant les stratégies mises en œuvre par les différents acteurs pour négocier cette transition.
Intervenants :
Denis Teyssou (@dteyssou), journaliste et Responsable du MediaLab de l’Agence France Presse (AFP) depuis juin 2007.
Juliette Maeyer (@juliettedm) professeure adjointe au département de Communication de l’Université de Montréal
Captation vidéo de la séance :
6 avril 2017 : L’archive éditorialisée (de la ressource originale à son appropriation)
La numérisation a conféré aux archives de nouvelles propriétés qui en bouleversent tant la nature que la mission institutionnelle. L’éditorialisation de l’archive garantit son accès et ses appropriations à travers des dispositifs dont la conception relève d’un design de la connaissance, tel que Jeffrey Schnapp l’introduit. Cette séance sera l’occasion d’identifier les évolutions et les tendances de l’archive éditorialisée, d’en considérer les pratiques professionnelles, et de voir en retour ce que ces pratiques nous apprennent sur l’éditorialisation.
Intervenants :
Antoine Courtin (@seeksanusername), Ingénieur de recherche à l’Institut national d’histoire de l’art (INHA), responsable de la Cellule d’ingénierie documentaire du département des études et de la recherche.
Jeffrey Schnapp (@jaytiesse), fondateur du Metalab de Harvard.
Captation vidéo de la séance :
20 avril 2017 : Plateformes et production de contenu. Entre créativité et contrôle
Intervenant :
Olivier Ertzscheid (@affordanceinfo), Maître de conférences en SIC à l’IUT de la Roche s/Yon et chercheur associé à Dicen-IDF, auteur du blog Affordance.info et de L’Appétit des géants, à paraître chez C&F éditions.
Pour Olivier Ertzscheid, « un algorithme est un éditorialiste comme les autres ». Depuis longtemps, il plaide pour qu’on identifie ces phénomènes d’éditorialisation algorithmique qui confèrent aux plateformes un pouvoir régalien, à la mesure de véritables états-nations.
Comment fonctionne cette éditorialisation, quel « vision » sert-elle, comment menace-t-elle le web ouvert et peut-on lui opposer des éditorialisations alternatives ? Telles sont quelques-unes des questions que nous poseront à l’auteur du célèbre blog Affordance.info, quelques semaines avant la parution de son ouvrage L’Appétit des géants chez C&F éditions.
1er juin 2017 : Éditorialisation de l’espace : de l’écriture à l’architecture
Intervenants :
Sylvia Fredriksson (@s_fredriksson), Designer et chargée de recherche à la Cité du design de Saint-Étienne, porteuse de projets dédiés à la valorisation des communs et aux enjeux d’appropriation citoyenne des technologies comme levier d’émancipation de la société civile.
Enrico Agostini-Marches, Doctorant en littérature de langue française à l’Université de Montréal, détenteur d’une maîtrise en philosophie à l’Université de Florence. Auteur d’un article sur « Les structures spatiales de l’éditorialisation » paru dans la revue Sens public
Les technologies numériques ont profondément changé notre culture. Il ne s’agit pas simplement de nouveaux outils mis à notre disposition : les pratiques numériques ont modifié notre façon d’habiter le monde. L’analyse du monde numérique doit donc être en premier lieu une réflexion sur la culture numérique et non seulement sur les outils. Pareillement, avec le changement des supports, des modalités de publication, des mécanismes de visibilité, d’accessibilité et de circulation des contenus, c’est l’ensemble de notre rapport au savoir qui se trouve remis en question.
En particulier, dans l’espace d’action qu’est aujourd’hui Internet, l’écriture occupe une place centrale. L’espace du web est un espace d’écriture. Interroger les pratiques d’écriture à l’ère numérique devient donc fondamental. Qu’est-ce qu’écrire ? Quelles sont aujourd’hui les modalités de l’écriture ? Quels sont les dispositifs de structuration et d’agencement des contenus en ligne ? Que devient l’auteur ? Quels modèles économiques faut-il imaginer ?
Autant de questions auxquelles le séminaire voudra apporter réponse, en développant une réflexion théorique qui s’appuiera sur l’examen d’un certain nombre de cas d’étude significatifs dans le domaine des pratiques de l’écriture numérique.
L’équipe de recherche responsable du séminaire a été fondée en 2008 par Gérard Wormser et Marcello Vitali Rosati.
Le laboratoire Dicen-IDF, dans le cadre des travaux de l’axe 4, a rejoint l’organisation et l’animation du séminaire depuis la rentrée 2015.
L’activité du séminaire a contribué à la définition et à la diffusion du terme « éditorialisation ».
Éditorialisation : Ensemble des pratiques d’organisation et de structuration de contenus sur le web. Ces pratiques sont les principes de l’actuelle production et circulation du savoir. La différence principale entre le concept d’édition et celui d’éditorialisation et que le dernier met l’accent sur les dispositifs technologiques qui déterminent le contexte d’un contenu et son accessibilité.
Toutes les séances sont conduites en duplex avec l’université de Montréal, et le séminaire recourt au dispositif PolemicTweet, qu permet de suivre le fil Twitter, de le catégoriser et le synchroniser avec la captation vidéo.
Journée consacrée à la présentation des travaux réalisés pendant l’année de préfiguration du projet PROFIL(Partage,Reconstitution et Organisation de Fictions identitaires en Ligne), dans le cadre du labex Passés dans le présent
20 mai 2015, MAE, Université Paris Ouest, Nanterre
Programme
10h
Louise Merzeau
Ouverture
10h30
Camille Paloque-Berges et Haud Gueguen
Généalogie de la notion de profil
11h35
Lionel Barbe et Antoine Courtin
Profils fictifs de personnages publiques sur Twitter : entre communication et médiation
12h10
Aranthell
14-18 : mise en scène de l’archive, création au service de la mémoire
Pause déjeuner
14h30
Nicolas Sauret
Typologie des dispositifs profilaires d’éditorialisation
14h50
Gilles Bertin
Éléments de techniques de narration et de genèses de personnages en fiction
15h10
Table ronde animée par Nicolas Sauret
Du profil fictif à la fiction participative : rencontre avec des joueurs-auteurs d’Anarchy.fr
15h50
Julien Hage
Des matériaux « historiques » numériques pour les profils ? : biographèmes, régimes d’historicité et présence numérique
Parmi les dix premiers sites visités au monde, Wikipédia est désormais d’un usage courant dans le milieu éducatif et scientifique. Mais quelles sont exactement les relations que les chercheurs ont nouées avec la plus célèbre encyclopédie participative et collaborative en ligne ? Tel est l’objet de ce livre collectif et interdisciplinaire, où alternent études de cas et réflexions transversales.
En observant la participation des chercheurs et experts à Wikipédia, l’ouvrage cherche notamment à identifier des enjeux en termes d’intermédiation des savoirs, de structuration et de reconnaissance d’un champ ou de diffusion de la culture scientifique. Il a aussi pour ambition de présenter les problématiques soulevées par les chercheurs qui se sont saisis de Wikipédia en tant qu’objet de recherche, pour étudier la transformation des formes de savoir, les processus d’élaboration des articles et la gouvernance de l’encyclopédie. Ce tour d’horizon revient pour finir sur les modes d’utilisation de Wikipédia par les chercheurs et les enseignants dans le cadre de leur activité scientifique ou pédagogique, pour en saisir aussi bien les modalités effectives que les représentations relevant du discours ou de l’imaginaire.
Les douze contributions qui composent cet ouvrage en attestent : Wikipédia est bien un objet scientifique émergent, et les auteurs ici réunis nous aident à mieux l’identifier.
Ouvrage dirigé par Lionel Barbe, Louise Merzeau et Valérie Schafer
Presses universitaires de Paris Ouest, 2015
colection « Intelligences numériques », 216 pages
ISBN : 978-2-84016-205-6
Diffusion PUF
parution le 4/03/2015
Qu’est-ce qu’une pratique savante de lecture au XXIe siècle ? Quels sont les dispositifs qui la rendent possible ? Comment se redéfinit-elle dans la culture de l’internet et des données ? Autant de questions qui seront posées lors de cette rencontre sur l’évolution de nos pratiques de lecture, autour des effets de rupture ou de continuité avec les modèles hérités de l’ordre des livres.
Organisée par le laboratoire Dicen-IDF (axe 4), l‘UMR 7041 ArScAn-THEMAM et l’UFR Phillia de l’université Paris ouest Nanterre La Défense, en partenariat avec l’Iri, Sens Public et l’université de Montréal, cette journée d’étude tiendra lieu de séminaire du laboratoire Dicen-IDF.
À partir de 17h, la rencontre sera prolongée par le séminaire Écritures numériques et éditorialisation (Iri / Sens Public / Université de Montréal) en liaison vidéo avec le Canada.
Argumentaire
L’arrivée de l’informatique dans la pratique courante des chercheurs en sciences humaines a suscité de nombreuses études sur les dispositifs et l’imbrication des facteurs techniques et cognitifs dans la construction d’une relation active aux textes. La banalisation progressive des équipements informatiques a ensuite remisé au second plan ces investigations, comme si la question de l’appropriation intellectuelle des outils devait désormais passer après celle de leur effets sociaux.
Pourtant, si elle est devenue la règle, l’adoption du support numérique dans les pratiques d’étude est loin de s’être stabilisée en un modèle normalisé, sauf à considérer comme référentiel les seules contraintes de l’industrie et du marché.
Alors que tous les lecteurs savants pratiquent désormais la lecture en ligne via divers terminaux, il paraît nécessaire de reprendre le questionnement théorique de nos technologies intellectuelles, pour les situer dans une histoire longue des dispositifs, et interroger ce qui se transmet à travers notre environnement de travail.
L’enjeu n’est pas seulement de replacer les manières de faire des lecteurs du XXIe siècle dans l’héritage d’une tradition humaniste où l’ordre des livres a fermenté. Il est aussi de reconsidérer la culture naissante des data à l’aune de cette archéologie. L’atomisation des documents en données mobilisables et calculables encourage en effet le retour d’un discours sur la dématérialisation qui nous paraît devoir être combattu. À l’opposé de l’idéalisme que ranime la désolidarisation des supports et des contenus, cette journée d’étude entend examiner la solidarité des dispositifs et des dispositions, y compris dans les environnements dits « virtuels », dont l’affordance n’est pas moins déterminante.
Ce faisant, notre ambition est d’interroger la survivance ou la réinvention d’une pratique savante de la lecture, dont il faudra redéfinir les spécificités. Citation, annotation, glose, exégèse, confrontation, bifurcation… autant d’opérations intellectuelles dont il faut décrire les effets de permanence et les évolutions.
Programme
9h-9h30 Accueil et ouverture par Louise Merzeau
9h35-10h15 Christian Jacob : Nouvelles Alexandries : lire à l’âge du numérique
10h20-11h : Emmanuël Souchier : La délégation des savoirs et la lecture savante aux seuils de la polyphonie énonciative
11h05-11h45 : Jean-François Bert : Écrire à la marge : Marcel Mauss, un anthropologue paradoxal
11h50-12h30 : Elena Pierazzo : L’édition comme représentation
14h-14h40 : Milad Doueihi : Le Savant parmi les machines
14h45-15h25 : Philippe Aigrain : L’écriture dans la lecture savante : annotation, remix et traduction
15h25-16h05 : Evelyne Broudoux : Les ressorts du lien hypertexte
Séminaire Écritures numériques et éditorialisation (Sens Public, Iri, Cité – Université de Montréal)
17h : Ressources et documentation pour la recherche : Introduction
Journée d’étude organisée par le laboratoire Dicen-IDF (Louise Merzeau), l’UMR 7041 ArScAn-THEMAM (Aurélien Berra et Anne Videau) et l’UFR Phillia de Paris Ouest Nanterre La Défense (Olivier Renaut), en partenariat avec l’Iri, Sens Public et l’université de Montréal.
Cet événement a fait l’objet d’un travail d’éditorialisation collective par les étudiants de 1re année du master Communication rédactionnelle dédiée au multimédia de l’université Paris Ouest.
Le dispositif en ligne qu’ils ont conçu et réalisé (affiche, interviews vidéos, glossaire, bio-bibliographies, enquête, iconographie, reportage photo…) est accessible à partir de ce portail.
Le projet PROFIL (Partage, Reconstitution et Organisation de Fictions Identitaires en Ligne) porté par l’axe 4 du laboratoire Dicen-IDF vient d’être admis à rejoindre, en tant que projet de préfiguration, le Labex Les Passés dans le présent de l’université Paris Ouest Nanterre La Défense.
Le labex Les passés dans le présent : histoire, patrimoine, mémoire porte sur la présence du passé dans la société contemporaine. Il s’attache plus spécifiquement à comprendre les médiations de l’histoire à l’ère du numérique, les politiques de la mémoire, les appropriations sociales du passé en amont et en aval des politiques patrimoniales.
Le projet consiste à concevoir un dispositif de construction de profils à partir de traces individuelles extraites de ressources conservées dans des collections patrimoniales numérisées ou « nativement » numériques. Les profils seront construits par extraction de données, enrichissements documentaires et prolongements fictionnels, selon des modalités empruntant à la fois au Web social (crowdsourcing) et au Web des données (datamining), en appliquant des techniques de narration documentaires et fictionnelles.
La finalité d’un tel projet est triple :
• revisiter le concept de profil tel que l’ont modélisé les industries numériques de l’identité. Entièrement anonymisé, le profil sera envisagé non comme l’empreinte enregistrée d’un individu, mais comme un écosystème transmédiatique résultant d’une éditorialisation collective.
• favoriser l’appropriation sociale du passé, en explorant les possibilités de redocumentarisation de fonds d’archives, dans une démarche impliquant chercheurs en sciences humaines, archivistes et documentalistes, auteurs et amateurs.
• expérimenter de nouveaux modèles de collecte et de constitution de corpus, adaptés à la granularité et la mobilité de l’environnement numérique.
Responsable du projet Louise MERZEAU, Maître de conférences HDR (sciences de l’information et de la communication), Directrice du laboratoire Traitement et appropriation des connaissances par les TIC (TACTIC)
Nicolas SAURET, Responsable projets media et éditorialisation, Institut de recherche et d’innovation (IRI), Centre Pompidou