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Séminaire de recherche de l’INSEAC, 12 avril, Guingamp : DEMOS – Dispositif d’éducation musicale et orchestrale à vocation sociale, un dispositif au service de l’égalité ?

avril 12 @ 14 h 00 min - 16 h 00 min

Invitées : Bénédicte HAVARD DUCLOS et Indiana WOLLMAN

En quoi le dispositif Demos (Dispositif d’éducation musicale et orchestrale à vocation sociale) peut-il être au service d’une politique de lutte contre les inégalités sociales ?

Pour répondre à cette question, Bénédicte Havard Duclos, et Indiana Wollman, coordinatrice de la recherche et de l’évaluation à la Cité de la musique – Philharmonie de Paris, en charge des projets éducatifs

L’enfant à qui est enseignée la musique classique acquiert des pratiques et des savoirs pour la musique : il apprend à l’écouter, la jouer, la lire, s’exprimer à son sujet en développant connaissances, sensibilité et attention. Mais il expérimente aussi, par la musique, un certain rapport au monde et aux autres, une certaine place dans la cité : dans la confrontation à ceux qui l’initient et avec qui il est initié, il intériorise un rapport à l’effort et au plaisir, un sentiment quant à sa propre (il)légitimité culturelle, expérimente des rapports de coopération ou de compétition. Ces deux dimensions des apprentissages, et plus largement de la socialisation, sont très dépendantes des modes et des cadres concrets de transmission et d’appropriation de la musique. La comparaison de la pratique musicale des autodidactes avec celle des élèves des écoles de « musiques actuelles » a déjà montré que les modes de formation comptent plus encore dans les manières de faire et de penser la musique que les esthétiques musicales enseignées. Au-delà même de la musique, ces modes de formation modèlent, renforcent ou mettent en veille des systèmes de valeurs politiques construisant une société plus égalitaire ou, au contraire, plus hiérarchisée. L’apprentissage d’un instrument de musique s’est longtemps confondu avec la pratique du chant et de la danse, et jouer de la musique était associé à d’autres activités sociales – religieuses, rituelles, festives, domestique…
Bénédicte Havard Duclos est maître de conférences en sociologie, université de Brest, laboratoire d’études et de recherches en sociologie.

Indiana Wollman est aussi chercheuse en neurosciences cognitives de la musique. Après des études de physique fondamentale, elle a effectué une thèse de doctorat à Sorbonne Université en collaboration avec le laboratoire de S. McAdams de l’Université McGill portant sur les mécanismes cognitifs sous-tendant l’intégration audio-tactile chez les violonistes. Elle a poursuivi ses recherches en neuroimagerie dans le laboratoire de R. Zatorre de l’Université McGill sur la plasticité cérébrale associée à l’apprentissage du violoncelle. Ses recherches actuelles portent sur l’apprentissage musical en contexte social et ses impacts sur le développement des enfants, mais également sur les phénomènes d’attention et de prédiction dans des flux auditifs, et les émotions en musique.

Bibliographie :

Bénédicte Havard-Duclos, « Une socialisation démocratique pour et par la musique classique : le cas d’un orchestre Démos », in A. Jonchery, S. Octobre (sous la dir.), L’éducation artistique et culturelle. Une utopie à l’épreuve des sciences sociales, coll Questions de culture, Ministère de la culture / Presses de sciences po, p. 221-242.

Claudia Fritz, Joseph Curtin, Jacques Poitevineau, Hugues Borsarello, Indiana Wollman, et al.. Soloist evaluations of six Old Italian and six new violins. Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, 2014, 111 (20), pp.7224-7229. ⟨10.1073/pnas.1323367111⟩. ⟨hal-01461742⟩

Gaëlle Rouvier, Indiana Wollman, Grégoire Borst. Apprendre la musique seul ou en groupe change-t-il quelque chose pour notre cerveau ?. 2021. ⟨hal-04059175⟩

https://demos.philharmoniedeparis.fr/l-evaluation.aspx

 

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