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Protection sociale, santé et territoires à l’ère numérique : Essai d’une lecture SiC

Thématique(s) de recherche : Coopération · Organisations · Dispositifs . DesignIntelligence Économique · Territoires · Services

15 juin 2021 @ 14 h 00 min - 17 h 30 min
zoom,

Séminaire des axes Coopération et action collective médiatisée et Intelligence économique, décision & Territoires. Quel paradigme info-communicationnel numérique préside à la notion de protection sociale en France ? Nous discuterons des apports de l’anthropologie sur l’aménagement des politiques publique en matière de protection et des recherches en santé plus généralement et notre approche en communication organisationnelle qui peut combiner les trois dimensions Protection sociale-Résilience-Territoire(s). Nous sommes attachés à un double positionnement d’interdisciplinarité autour des SIC et de transdisciplinarité (intégrer les connaissances des acteurs de terrain et les « savoirs expérientiels » des professionnels, des bénéficiaires, des aidants. Les concepts mobilisés sont interaction, écosystèmes, intelligence territoriale, dispositifs, confiance organisationnelle, relations numériques (vs intelligence numérique).

Pour obtenir le lien zoom, merci d’adresser un mail à dicenidf.labo@gmail.com

Programme

14H-14H30

Sylvie Alemanno et Christian Bourret – Enjeux info-communicationnels de la protection sociale

14H30-15H00

Lucile Desmoulins – Santé et sécurité au travail : la protection sociale à l’aune de l’évolution des doctrines et pratiques de prévention des risques professionnels

Considérant la protection sociale comme l’ensemble des politiques publiques qui articulent les mécanismes qui permettent aux individus ou aux familles de faire face financièrement aux conséquences des risques sociaux, dont les incapacités et les invalidités causés par des maladies professionnelles et des accidents du travail, la protection sociale est liée aux problématiques de prévention des risques professionnels, à l’évolution des représentations et des concepts en matière de risques professionnels, ainsi qu’à l’évolution corrélée de ses pratiques et de sa métrologie. Le lien entre protection sociale et santé et sécurité au travail (SST) est acté par le fait que l’un des principaux acteurs de la Protection sociale, l’Assurance Maladie – Risques professionnels, publie à l’intention des entreprises des documents brefs présentant des solutions et démarches de prévention pour agir contre les risques professionnels qui impactent l’activité et altèrent la santé des salariés et renvoie sur son site internet vers les documents plus étayés téléchargeables sur le site de l’INRS. Cette communication explorera les liens entre protection sociale et SST depuis l’invention d’un droit à la réparation en cas d’accident du travail jusqu’au concept d’exposome. Une dialectique complexe de vases communicants relie ces deux concepts. Selon une logique simpliste, la prévention pourrait permettre d’amenuiser le poids des contraintes procédant de l’impératif économique et altruiste de protection, ce que contredit l’évolution du travail, du système de santé et de l’acceptabilité sociale des accidents du travail et des maladies professionnelles (ATMP).

15H00-15H30

Ingrid Fasshauer et Eloria Vigouroux-Zugasti – Tiers-lieux et protection sociale sur les territoires fragiles

La protection sociale, au sens large, peut être définie comme « l’ensemble des mesures, dispositifs et prestations qui se propose de réduire, à l’échelle d’une collectivité humaine, les incertitudes de l’existence, en prémunissant ses bénéficiaires contre les risques socialement identifiés et individuellement perçus » (Viet, 2021). Elle peut de moins en moins être réduite à ses seules prestations monétaires et elle s’incarne de plus en plus dans des services (Libault, 2019). Pour offrir ces services, le numérique devient un levier d’innovation et de transformation sociale (Mabi et Zacklad, 2021). Mais les réponses purement technologiques (téléservices, télémédecine) se révèlent très souvent inadaptées si elles ne sont pas accompagnées d’une médiation humaine. Nous nous intéressons à une catégorie particulière de dispositifs, les tiers-lieux, et évaluons leur capacité, à travers l’hybridation d’usages numériques et présentiels, à réduire les incertitudes de l’existence propres aux territoires fragiles, qu’elles soient liées à la santé ou au travail. Nous nous basons notamment sur une expérimentation d’utilisation d’un réseau de tiers-lieux pour une offre inédite d’éducation thérapeutique mêlant télémédecine et médiation paramédicale pour des personnes diabétiques dans un désert médical.

15H30-16H00

Jessica Gheller – Parcours de santé et protection sociale : regard sur les enjeux et leviers d’amélioration de la circulation des données de santé au sein des territoires de santé numérique.

En France, le constat d’une dynamique paradoxale des parcours de santé se traduit par un déplacement de la décision politique vers une régulation automatique des dynamiques sociales guidées par la production d’indicateurs (Ogien 2013), une individualisation des protections augmentant les inégalités d’accès à la prévention et aux soins (Tabuteau 2016) ainsi que l’identification du territoire comme nouvel enjeu de transformation numérique de la santé. Pourtant, l’action des dispositifs technologiques encapsulés dans des orientations de suivi, de contrôle, de traçage, de maîtrise des coûts et des actes, ne sert pas un dynamisme collaboratif » (Durampart, 2019). Ces évolutions imposent donc désormais de nouvelles approches de la santé sur les territoires associant prévention, soins et systèmes d’information territorialisés, dans une perspective de réduction des inégalités sociales de santé (Isaac, 2018). Nous nous intéressons aux organisations d’interface en santé (Bourret, 2010), comme système d’interaction organisant les acteurs entre eux et avec les systèmes d’information partagés au sein des territoires. À partir de l’étude des plateformes de coordination en santé, nous proposons des éléments de réflexions pour l’amélioration de la circulation des informations au sein des territoires, dans une logique d’innovation et de résilience territoriale.

16h00-16h30

Karim Fraoua et PU/PH Stéphane Mouly – Importance des données des santé et enjeux sur la gestion de l’obésité en France

L’intervention portera sur l’importance d’accès aux données pour répondre aux enjeux majeurs de santé publique comme l’obésité qui touche 17% de la population française et qui peut atteindre 40% dans certains DOM-TOM. Nous souhaitons montrer qu’en l’absence de la gestion des données, la politique actuelle s’oriente sur la mise en place d’une politique communicationnelle et non intentionnelle vers des publics cibles avec des sous-jacents structurels et conjoncturels. L’ouverture de données, qui posent aussi des problèmes, et qui se structurent aujourd’hui autour de Health data Hub, tend à compenser ce biais, car les autorités publiques se rendent de plus en plus compte que l’accès limité freine le développement des politiques de santé.

16h30-17h00

Sylvie Mercier – L’oxymore DMP (Dossier Médical Personnel ) et ET DMP (Data Management Program)  Du grand écart de la donnée ouverte et publiques à la donnée personnelle

COVID 19, urgence absolue de pandémie. Pour pouvoir y faire face, en moins d’un an les chercheurs allient les hommes aux machines pour produire en un temps record, vaccins, remèdes, protections… Les données collectées par tous les moyens permettent d’évaluer en temps réel et localement, le nombre de cas, d’hospitalisations, de décès, de guérisons. Les données personnelles de santé collectées ont permis de constituer des bases de données anomysées qui ont sont désormais partagées sur les sites de données publiques ouvertes, et susceptibles d’être ré-utilisées pour de nouvelles applications marchandes. Les plateformes privées utilisées pour le stockage des données questionnent la loi et l’éthique. Dans cette partie, nous tenterons d’identifier les axes de développement existants autour de la donnée de santé dans un objectif de santé publique et d’ouverture et  ceux susceptibles se profiler au service du « Patient health data at the service of innovative care » dans un objectif marchand : DMP/DMP.

17H00-17H30

Sylvie Alemanno et Christian Bourret – Conclusions et perspectives

 

 

 

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