Journée d’étude 7 mars 2016
Nouveaux collectifs de coproduction de corpus numériques : communs de la connaissance, communautés épistémiques et au-delà
Sur Twitter : #nccpcn
Inscription demandée pour faciliter l’organisation : avant le 28 février 2016 (voir bas de page)
La journée aura lieu en salle 21.2.23 (Veuillez noter le changement par rapport à la salle initialement annoncée)
Texte de cadrage
Nous souhaitons réunir des chercheurs proposant des approches complémentaires pour saisir les enjeux des situations où des collectifs d’acteurs coproduisent et constituent des corpus numériques élaborés à des fins de conservation et de valorisation patrimoniale ou de production de connaissances scientifiques. Qu’il s’agisse de bases de données, bases bibliographiques, collections numériques ou corpus annotés, ces ensembles sont le plus souvent issus de la numérisation de documents (documents d’archive, collections patrimoniales de bibliothèques, d’archives ou de musées). La constitution de ces corpus numériques requiert la coopération et la collaboration de différents acteurs issus d’institutions culturelles et des milieux de la recherche, mais aussi parfois la contribution directe d’internautes par l’intermédiaire de plateformes numériques, qui médiatisent des pratiques de partage d’information (Proulx, Garcia, Heaton, p. 2) dont il s’agira de questionner les spécificités. Nous souhaitons fédérer des réflexions caractérisant ces pratiques individuelles et collectives mobilisées autour de la constitution et de l’exploitation de ces nouveaux dispositifs de médiation de l’information scientifique et du patrimoine numérisé. Pensons, par exemple, aux plateformes de crowdsourcing orientées vers des projets patrimoniaux (Ridge, 2014) ou académiques (Dunn et Hedges, 2014). Ces travaux participent à la compréhension de l’émergence de nouveaux publics des institutions culturelles et de nouveaux processus de patrimonialisation ; ils participent aussi à la compréhension des collectifs impliqués dans la production des savoirs mobilisant des corpus librement partagés (en science de la nature, histoire, généalogie).
Les réflexions issues de différentes disciplines – notamment : sociologie et histoire des sciences et des techniques, anthropologie, sciences de l’information et de la communication – pourront nous aider à questionner les enjeux et les pratiques de ces nouveaux collectifs à partir de différentes problématiques, en particulier : en quoi les pratiques de ces collectifs peuvent-elles constituer de nouveaux « communs de la connaissance »? Conduisent-elles à la production de nouvelles interprétations des documents et corpus numérisés ? Nous serons attentifs notamment aux thématiques suivantes : les rapports de pouvoir et de savoir entre acteurs impliqués dans la co-construction de corpus ; la spécificité des pratiques documentaires qu’ils mobilisent ; les relations de ces collectifs aux communautés, organisations et réseaux épistémiques déjà existants ; les formes des mobilisations et des dispositifs utilisés pour constituer les corpus ; ou encore, les formes d’appropriation et d’interprétation des documents par les différents publics qui les utilisent, tout au long de la constitution des corpus et aussi, une fois qu’ils sont stabilisés.
Programme
9h30 Accueil
9h45 Introduction
10h-11h10 Première session
Nouveaux collectifs de coproduction de corpus numériques : communs de la connaissance, communautés épistémiques et au-delà
Discutante : Florence Millerand (UQAM, LabCMO)
– Serge Proulx (Professeur associé Télécom ParisTech, Professeur UQAM, LabCMO)
« Éléments de définition de la catégorie « communautés épistémiques ». Pour penser les rapports incertains entre science, politique et société »
Résumé-1
– Manuel Zacklad (Professeur, CNAM, DICEN-IDF)
« Les transformations de l’accès aux services dans l’économie numérique et collaborative : application à la médiation des savoirs »
11h30-12h45 Deuxième session
La contribution des amateurs à la production de données sur la biodiversité : exemples canadien et français de communautés épistémiques naturalistes
Discutant : Manuel Zacklad (DICEN-IDF, CNAM)
– Florence Millerand (Professeure UQAM, LabCMO) et Lorna Heaton (Professeure UQAM, LabCMO)
« Les figures de l’amateur en sciences de la nature »
Résumé-3
– Lisa Chupin (Doctorante ATER, CNAM, DICEN-IDF)
« Mettre en visibilité les recherches des collectifs de documentarisation des herbiers numérisés pour fédérer la reconstitution des réseaux documentaires des collections »
Résumé-4
14h15-16h Troisième session
Mobiliser amateurs et chercheurs dans une démarche participative : enjeux pour les professionnels et les organisations à l’origine des projets participatifs d’étude de la biodiversité. Table Ronde
Discutants : Lisa Chupin, Serge Proulx
– Daniel Mathieu (Président fondateur de Tela Botanica)
– Gwenaël Le Bras (MNHN)
– Grégoire Loïs (MNHN, CESCO, Directeur de Vigie-Nature )
– Frédérique Chlous (Professeure MNHN, Paloc)
16h15-17h15 Quatrième session
Enjeux de la co-production de corpus numériques pour la médiation du patrimoine
Discutante : Claire Scopsi (Maître de conférence en sciences de l’information et de la communication, CNAM, INTD, DICEN-IDF)
– Valérie Beaudouin (Directrice d’études, Télécom ParisTech)
« Reconstruire la mémoire : le travail d’assemblage et de montage de sources documentaires par un collectif de spécialistes de la Grande Guerre »
Des spécialistes de la Grande Guerre, à la croisée entre la recherche généalogique et historique, là où l’histoire individuelle rencontre « l’Histoire avec sa grande hache », croisent les sources pour reconstruire la mémoire de la guerre, celle des hommes et des lieux. Leur travail s’appuie sur le réseau des participants qui partagent savoir et documents, sur la connaissance accumulée et sédimentée dans les espaces numériques (forum et sites) et sur les documents d’archives numérisés pour produire de nouveaux documents qui reposent sur l’assemblage et le montage de sources documentaires hétérogènes(textes, images, cartes…) à la fois privées et patrimoniales.
Cette recherche a été menée dans le cadre du projet : « Le devenir en ligne du patrimoine numérisé : l’exemple de la Grande Guerre », projet de recherche conduit par la BnF, la BDIC et Télécom ParisTech dans le cadre du Labex Les Passés dans le présent, Investissements d’avenir, réf. ANR-11-LABX-0026-01.
– Joëlle Le Marec (Professeure CELSA, GRIPIC)
« Le pari du partage ? La séparation des espaces culturels dans le cas du programme « Spectacle en ligne(s) » »
L’intervention portera sur la confrontation entre des pratiques qui appellent des partages de savoirs intensifs, et des pratiques qui redoutent l’injonction à « produire », observées à partir d’une enquête menée auprès d’amateurs d’opéra et de théâtre dans le cadre d’un programme de numérisation de corpus de répétition de spectacles vivants, coordonné par l’IRI. Joëlle Le Marec abordera dans cette intervention le cadre général du programme grâce auquel a été constituée une archive des répétitions d’une pièce de théâtre et d’un opéra. Elle détaillera les réactions d’amateurs de théâtre et d’opéra au contact du projet, et le lien qui est apparu entre des projets d’usage et des espaces de pratiques.
17h15-17h30 Conclusion
Pistes bibliographiques
Dunn, Stuart et Hedges, Mark (2014), « How the Crowd Can Surprise Us : Humanities Crowdsourcing and the Creation of Knowledge », in Ridge, Mia (dir.) Crowdsourcing our Cultural Heritage, Surrey, Ashgate, p. 231-247.
Heaton, Lorna et Millerand, Florence (2013), « La mise en base de données de matériaux de recherche en botanique et en écologie », Revue d’anthropologie des connaissances, vol. 7, n° 4, p. 885-913.
Heaton, Lorna et Proulx, Serge (2012), « La construction locale d’une base transnationale de données en botanique », Revue d’anthropologie des connaissances, vol. 6, n° 1, p. 141-162.
Hess, Charlotte et Ostrom, Elinor (eds), Understanding knowledge as a commons, MIT Press, 2007.
Le Crosnier, Hervé (2011), « Les communs de la connaissance : un autre regard sur l’information », Documentaliste-Sciences de l’Information, vol. 48, p. 48-59.
Le Marec, Joëlle (2007), Publics et musées, la confiance éprouvée, Paris, L’Harmattan.
Millerand, Florence (2012), « La science en réseau. Les gestionnaires d’information « invisibles » dans la production d’une base de données scientifiques », Revue d’anthropologie des connaissances, Vol. 6, n° 1, p. 163-190.
Paré, Daniel J., Millerand, Florence, Heaton, Lorna (2014), “Bridging Communication and Science and Technology Studies”, Canadian Journal of Communication, vol 39, n°4.
Proulx, Serge, Garcia, J.-L, et Heaton Lorna (dir.), La contribution en ligne : Pratiques participatives à l’ère du capitalisme informationnel, Québec, Presses de l’Université du Québec, 2014.
Ridge, Mia (dir.) (2014), Crowdsourcing our Cultural Heritage, Surrey, Ashgate.
Saou-Dufrêne, Bernadette (dir.) (2014), Heritage and digital humanities : how should training practices evolve ? Zürich, Berlin : LIT Verlag.
Wiggins A. et Crowston K. (2011), « From Conservation to Crowdsourcing: A Typology of Citizen Science. », 44e Hawaii International Conference on System.
Zacklad, Manuel et Chupin, Lisa (2015), « Le crowdsourcing scientifique et patrimonial à la croisée de modèles de coordination et de coopération hétérogènes : le cas des herbiers numérisés », Revue canadienne des sciences de l’information et de bibliothéconomie, n°39, p. 308-328.
Organisation et financement
Cette journée, à l’initiative de Serge Proulx, Florence Millerand, Lorna Heaton (LabCMO, UQAM), Manuel Zacklad et Lisa Chupin (DICEN-IDF, Le CNAM), responsable de l’organisation, bénéficie du financement de l’Infrastructure Nationale en Biologie et Santé e-ReColNat (ANR-11-INBS-0004) et d’une subvention du Conseil de la recherche en sciences humaines du Canada.
Accès à la salle 21.2.23
Entrée CNAM : 292 rue Saint Martin, puis accès 21 :
Plan d’accès au Cnam
Inscription
Pour faciliter l’organisation, merci de bien vouloir nous indiquer votre présence par mail à l’une des deux adresses suivantes (sans espace) avant le 28 février 2016 :
dicen . erecolnat @ gmail . com
lisa . chupin @ cnam.fr