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Transition numérique et innovation collaborative : une approche info-communicationnelle ?

Thématique : Coopération

Revue ATIC – Approches Théoriques en Information Communication

Séminaire « Approches croisées en sciences de l’information et de la communication pour aborder les enjeux contemporains » le 26 mars 2019 au CNAM sur le thème :

Transition numérique et innovation collaborative : une approche info-communicationnelle ?

Organisé par les laboratoires en SIC : Dicen-IdF (Paris), CIMEOS (Dijon), IMS-Rudii (Bordeaux), Préfics (Rennes)

Coordonné par les Professeurs.es Manuel Zacklad, Sylvie Alemanno, Madjid Ihadjadène

CNAM – 292, rue St Martin – salle 21.2.23 (accès 21 – 2eme étage – n° 23) – Participation libre

Programme

9h30 – Accueil des participants

9h45 – 10h00 – Mot d’introduction et présentation de la journée : Professeurs.es Manuel Zacklad, Sylvie Alemanno, Madjid Ihadjadène

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10.00-11h30 – Première table ronde : Réseaux sociaux et plateformes : comment la socialité est conditionnée par les plateformes et réciproquement

Olivier Galibert (CIMEOS, Dijon) Transition numérique : vers la fin du lien communautaire en ligne ?

Tama Rchicka (IL&C, Université catholique de Louvain) Plateformes collaboratives : Et si on traitait des angles morts de leur conception ?

Marta Severo (Dicen-IdF, Paris Nanterre)  Plateformes contributives culturelles à travers un regard info-communicationnel.

Camille Imhoff (Dicen-IdF, CNAM) Ce que la plateforme de réseau social d’entreprise nous apprend sur l’innovation collaborative dans les grandes organisations contemporaines : confrontation des attentes et des pratiques

Antoine Henry (IRSIC, université Aix-Marseille) La construction d’un dispositif info-communicationnel comme catalyseur de transformations organisationnelles

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11h30-13h – Deuxième table ronde : Innovation collaborative et rôle de la participation dans la transformation

 Manuel Zacklad (Dicen-IdF, CNAM) L’innovation collaborative condition de la transformation numérique

Ingrid Fasshauer (Dicen-IdF, UPEM) Living lab : collaborer pour démocratiser l’innovation ?

Clément Mabi (Costech/Equipe EPIN, UTC Compiègne) Pour une approche « écologique » des technologies numériques. Analyse communicationnelle des nouveaux écosystèmes de l’intérêt général

Benjamin Lorre (LabSIC, Université Paris 13) Mutations du travail à l’ère du numérique : le cas des espaces de co-working

Mei Menassel (Laboratoire DEVISU – Université Polytechnique des Hauts de France) Le projet C2L3PLAY : Entre nouveaux espaces collaboratifs et démarches créatives

13h-14h15 – Pause Déjeuner

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14h15-15h45 – Troisième table ronde : Complémentarité de points de vue pour appréhender la transformation numérique des organisations

Sylvie Alemanno (Dicen-IdF, CNAM) Information organisationnelle transitive numérique : transformation des pratiques professionnelles et des sociabilités professionnelles

Madjid Ihadjadene, Dijana Lekic et Anna Lezon (Paragraphe, Paris8) La dimension documentaire de la transformation numérique des organisations

Marc-Eric Bobiller Chaumon  (CRTD, CNAM) L’acceptation des technologies dans les transitions numériques

Etienne-Armand Amato (Dicen-IdF, Paris-Est, Marne-La-Vallée) Les décideurs face à la transition numérique : quelles approches différenciées des représentations et discours pour des formations-recherches transformatrices

Nathalie Pinède (MICA, Université de Bordeaux) Les dimensions humaines de l’industrie du futur : perspectives de recherche transdisciplinaire

15h45-16h00 – Clôture de la journée

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Présentation du séminaire

La « transition numérique » des organisations est une tendance lourde depuis plusieurs années. Elle ne se confond pas avec le long procès d’informatisation de la production industrielle et tertiaire qui se poursuit en parallèle. Elle correspond à une triple transformation des filières, du management et du travail :

  • Au niveau des filières de production, l’irruption des nouveaux acteurs du numérique dont les fameux GAFAM, impose un repositionnement stratégique à de très nombreuses entreprises privées, publiques, sociales et solidaires. Celle-ci doivent transformer leurs modèles d’affaire et repenser leurs relations au sein de nouvelles dynamiques servicielles exploitant les réseaux numériques.
  • Au niveau du management – entendu ici comme relatif à l’organisation des entreprises et aux modalités de coordination, de contrôle, de régulation et d’incitation des salariés et des partenaires – la généralisation des dispositifs info-communicationnels numériques et les transformations culturelles associées ont changé la donne comme en témoignent les nombreuses publications professionnelles sur les « nouvelles générations » et l’agilité. Le management doit aujourd’hui s’appuyer sur des agencements collectifs explicitement revendiqués, réseaux, communautés d’intérêt, de pratique ou d’action (Galibert 2016), groupes de travail en mode agile, qui utilisent ces dispositifs pour renouveler les formes d’influence et de coopération (Alemanno 2015, Zacklad 2015).
  • Enfin, au niveau du travail et de l’activité, médiatisés sur les plans cognitif et affectif par des dispositifs info-communicationnels mêlant des aspects liés à la tâche et les aspects sociaux, de nombreuses évolutions apparaissent. Elles mettent l’accent sur les dimensions créatives et relationnelles des performances professionnelles via des médiations sensibles ancrées dans des dispositifs transmédia de plus en plus sophistiqués (espaces collaboratifs, laboratoires d’innovation, etc.) qui articulent outils numériques et ancrage dans les espaces des milieux d’activité (Zacklad 2018). C’est aussi à ce niveau que se lisent les enjeux d’acceptabilité située (Bobiller-Chaumon & Clot 2016) et que l’on peut évaluer ce que les dispositifs numériques apportent à l’activité mais aussi ce qu’ils empêchent et défont.

Les sciences de l’information et de la communication sont idéalement placées pour rendre compte des bouleversements introduits par la transition numérique et ce à différents niveaux. En effet, la généralisation du numérique rend totalement inséparables les enjeux qui étaient traditionnellement ceux de l’information, de la mise en forme du savoir, de son classement, de la découverte de nouveaux domaines et ceux de la communication, de l’engagement des interlocuteurs, de la compréhension réciproque, de la diffusion à large échelle de systèmes de représentation au service de messages politiques, citoyens, commerciaux. Mais il ne s’agit pas que d’une juxtaposition des problématiques. Nous pensons que l’époque actuelle offre l’opportunité de nouvelles articulations conceptuelles entre ces deux courants qui permettent d’offrir un éclairage original sur les phénomènes étudiés.

Par exemple, dans le cadre théorique de la sémiotique des transactions coopératives (Zacklad 2013, 2016, Cordelier 2016), les communications interpersonnelles sont considérées comme créatrices d’artefacts médiateurs, des œuvres et de l’identité individuelle et collective des sujets, les selfs, qui sont transformés sur les plans cognitif et affectif. Ces transactions sont au cœur de la performance de l’action collective et notamment de celle des entreprises. En effet, les transactions communicationnelles sont l’occasion d’une confrontation des points de vue peuvent permettre d’ajuster les représentations grâce à leur externalisation et de synchroniser les attitudes dans une logique collaborative ou antagoniste. C’est le cas dans les phases de conception amont, d’organisation des activités, de co-production des services ou de distribution des produits auprès des bénéficiaires.

Si l’on considère, par ailleurs, que les dispositifs info-communicationnels numériques prolongent la communication de face à face, à l’aide de différents dispositifs d’écriture, d’enregistrement et d’organisation des connaissances permettant la documentarisation et l’éditorialisation, on comprend le lien intime qui existe entre les performances transactionnelles et dispositifs numériques. Ce lien peut d’ailleurs être exploité de différentes manières, soit pour accroitre la participation et l’inclusion des bénéficiaires soit, au contraire, pour prolonger l’automatisation basée sur des procédés de standardisation définis de manière unilatérale, cherchant à contourner le temps de co-construction collective en imposant ex-post des solutions à l’aide de techniques de persuasion.

Enfin, pour de nombreux professionnels du management et de l’analyse travail, il n’est pas possible de « réussir » la transition numérique des organisations sans engager de manière active et horizontale les parties prenantes tant les enjeux cognitifs, affectifs et culturels sont déterminants. Cette question est souvent abordée à travers la notion « d’innovation collaborative », le terme d’innovation renvoyant dans ce contexte à des projets de transformation ou de conception véhiculant, dans l’esprit des porteurs, une valeur économique ou sociétale objectivable et pérenne. Dans ces processus, où les enjeux du numérique sont souvent critiques, de nouveaux acteurs et de nouvelles démarches se font jour faisant appel à des combinaisons originales de design de concept (ergonomie, UX, graphisme…) et de design de relation (design thinking, design participatif…) (Zacklad 2017).

Les contributions à ce séminaire pourront aborder, de manière non limitative, les thèmes suivants en articulant une approche informationnelle et communicationnelle :

  1. Analyse des démarches de conception et de conduite du changement faisant appel à la participation, au design, à l’agilité, aux nouveaux espaces collaboratifs, etc.
  2. Régimes de coopération sous-tendus par les dispositifs info-communicationnels à différentes échelles : plateformes, espaces documentaires organisationnels, réseaux socio-numériques, etc.
  3. Impact de la transition numérique sur le contenu du travail (abstraction, gestion temporelle, surcharge d’information, etc.) (par exemple, Lahlou, 2012) et dimensions affective et culturelle des dispositifs info-communicationnels numériques
  4. Articulation entre les systèmes d’organisation des connaissances permettant de nouvelles formes de documentarisation et d’éditorialisation et les modalités de coopération et de gestion des connaissances (par exemple Hommet 2018, Zacklad 2018).
  5. Analyse de l’impact de la transition numérique sur les conditions de travail et conditions d’acceptabilité : renouvellement des collectifs de travail, renforcement du contrôle des activités, augmentation des dispositifs traçabilité, intensification du rythme du travail (par exemple, Gomez & Chevallet, 2011, Bobillier-Chaumon & Clot 2016, Alemanno et Mayère 2017)
  6. Approches croisées sur la transition numérique et l’innovation collaborative entre sciences de l’information et de la communication, sciences de gestion, psychologie du travail et ergonomie, sociologie du travail, des organisations, des entreprises, informatique, etc.
  7. Perspectives sémiotiques sur les dispositifs info-communicationnels dans la logique de leur articulation dans des environnement transmédia complexes (par exemple, Fontanille 2008).

Merci d’envoyer vos propositions d’intervention (titre et quelques lignes avec courte bibliographie) avant le 18 mars à :

  • manuel.zacklad @ lecnam.net
  • sylvie.parrini-alemanno @ lecnam.net
  • madjid.ihadjadene @ univ-paris8.fr

Le séminaire aura lieu au CNAM Paris 3eme, le 26 mars 2019, 292, rue St Martin, salle 21.2.23 de 10h00 à 16h00

Ce séminaire est l’occasion de susciter des propositions de communication pour le premier numéro de la revue ATIC (Approches Théoriques en Information Communication) à paraitre fin 2019, qui seront évaluées en double aveugle.

Bibliographie

  • Parrini-Alemanno, S. (Éd.). (2015). Communication organisationnelle, management et numérique. Paris, France : l’Harmattan, DL 2015.
  • Alemanno, S., & Mayère, A. (Éds). (2017). Communication organisationnelle :  formes et transformations contemporaines. (S.l.) : L’Harmattan. (ill. 24 cm. Notes bibliogr. et webliogr. Résumés.).
  • Bobillier Chaumon, M.-É., & Clot, Y. (2016). Clinique de l’usage : Les artefacts technologiques comme développement de l’activité: Synthèse Introductive au dossier. Activites, 13(2). https://doi.org/10.4000/activites.2897
  • Cordelier, B. (2016). Retour sur le concept de transaction. De la sociologie à la communication des organisations en France. Revue française des sciences de l’information et de la communication, (9). https://doi.org/10.4000/rfsic.2078
  • Davenport, T. H., & Kirby, J. (2015, 1 juin). Beyond Automation. Harvard Business Review, (June 2015). Repéré à https://hbr.org/2015/06/beyond-automation
  • Galibert, O. (2015). Le Community management : une instrumentalisation de l’espace public, de la lutte pour la reconnaissance et de la logique de don. Communication management, Vol. 12(2), 67‑80. Repéré à https://www.cairn.info/revue-communication-et-management-2015-2-page-67.htm
  • Gomez, P-Y., & Chevallet, R. (2011). Impacts des technologies de l’information sur la santé au travail : hypothèses et interprétations à partir d’une observation expérimentale. Revue française de gestion (214), pp. 107-125.
  • Hommet, J. D., Ihadjadene, M., & Grivel, L. (2018). Web 2.0 et partage de l’information. Les Cahiers du numerique, Vol. 14(1), 145‑166. Repéré à https://www-cairn-info.proxybib-pp.cnam.fr/revue-les-cahiers-du-numerique-2018-1-page-145.htm
  • Fontanille, J. (2008). Pratiques sémiotiques. Presses Universitaires de France. Repéré à https://www.cairn.info/pratiques-semiotiques–9782130569848.htm
  • Lahlou, S., Nosulenko, V., & Samoylenko, E. (2012). Numériser le travail: Théories, méthodes et expérimentations. Lavoisier.
  • Zacklad, M. (2013). Le travail de management en tant qu’activité de cadrage et de recadrage du contexte des transactions coopératives. Activités, 10(10‑1). https://doi.org/10.4000/activites.650
  • Zacklad, M. (2015). Régimes de coopération dans les comportements collectifs médiatisés. Dans S. Alemanno, Communication organisationnelle, management et numérique (L’Harmattan, pp. 153‑158). Paris.
  • Zacklad, M. (2016). Diversité des ontologies de la communication et de l’action collective. Revue française des sciences de l’information et de la communication, (9). https://doi.org/10.4000/rfsic.2419
  • Zacklad, M. (2017). Design, conception, création : vers une théorie interdisciplinaire du Design. Repéré à https://www.academia.edu/35516081/Design_conception_cr%C3%A9ation_vers_une_th%C3%A9orie_interdisciplinaire_du_Design
  • Zacklad, M. (2018). Nouvelles tendances en Organisation des Connaissances. Études de communication. langages, information, médiations, (50), 91‑108. https://doi.org/10.4000/edc.7566
  • Zacklad, M. (2018). Vers une permaculture des milieux d’activité partagés. Repéré à https://archivesic.ccsd.cnrs.fr/sic_01958320/document

 

Pouvoir d’agir – Séminaire doctoral ED139

Séminaire transdisciplinaire de l’École doctorale ED139 de Paris Nanterre

Séance organisée par le laboratoire Dicen-IDF

Pouvoir d’agir : Rencontre avec Jacques-François Marchandise

Cofondateur, directeur de la recherche et de la prospective de la Fing et délégué général depuis le 1er janvier 2017.

Focalisant sur la question du pouvoir d’agir, Jacques-François Marchandise présentera la Fing sous l’angle de son postulat « le potentiel transformateur des technologies quand elles sont entre les mains du plus grand nombre ».
À titre d’exemple, il reviendra sur la démarche annuelle, collective et créative, qui convie depuis 2010 décideurs, chercheurs et innovateurs à formuler ensemble les Questions Numériques des années à venir – et à imaginer les manières d’y répondre.
Le cycle de cette année, consacré au ThinkSmall, fournira quelques cas démontrant l’utilité de faire travailler ensemble des chercheurs de différentes disciplines et d’identifier des questions d’acteurs (Etat, collectivités, grandes entreprises, startups, acteurs associatifs, acteurs de l’ESR…).

 

Mardi 25 avril 2017, 14h-16h
Université Paris Nanterre
Bâtiment A, salle A 304
RER A Nanterre université

Ouvert à tous – chercheurs, doctorants, étudiants – sans inscription

IMPORTANT :

Pour les doctorants de Dicen-IDF, ce séminaire peut être validé au titre de la formation doctorale auprès de l’ED 139 de Paris Nanterre ou de l’ED Abbé Grégoire du Cnam (crédits alloués pour toute participation).

Visiter le site de l’ED 139 « Connaissance, langage, modélisation »
Visiter le site de La Fing

UNIVCAMP 2017

Former ses collaborateurs de demain :

nouveaux lieux & outils, nouvelles façons de travailler ensemble

Les étudiants du Master Management de l’Innovation proposent un condensé d’innovations numériques et d’aménagements d’espaces pour :

  • repenser des lieux intelligents de travail, de vie et de formation dans une approche responsable
  • connecter l’université et l’entreprise
  • se former tout au long de la vie
  • découvrir les attentes des nouvelles générations

Des projets concrets appliqués à l’Université du futur

Venez enrichir votre veille, réseauter, repérer les talents de demain formés à l’agilité, échanger avec les étudiants, les enseignants, les chercheurs de l’université…. en vous inscrivant ici

Déroulé de la journée

9h00 – 9h30 : Accueil
9h30 – 11h00 : Master class | échanges dynamiques
11h00- 13h30 : Ateliers | déjeuner sur le pouce
13h : Conventions de partenariat en présence du président de l’université, de l‘ARSEG & d’APROMA

Explorez l’Innovation

> en participant à la Master Class avec :

  • Jean-Claude RUANO BORBALAN, socio historien, Professeur du Cnam, il dirige le laboratoire HT2S et préside l’Institut Européen d’Education et de Politique Sociale.
  • Manuel ZACKLAD est Professeur en sciences de l’information et de la communication au CNAM et dirige le laboratoire DICEN-Idf commun au CNAM, à l’UPEM et à Paris-Ouest. Ses recherches portent sur la transformation numérique des organisations et l’innovation 2.0.

> en assistant au programme de 10 Ateliers TIPI !

#InnovativeServices #Coworking #OpenKnowledge #Trasmissiondesavoir #Restauration #Compétences #Coconception #Séminairesinnovants #Connexions #Coimagination #SchoolLab #Immersion #apprentissageparlespairs

10 novembre : Nouvelles formes de coopération à l’ère du numérique Enjeux, défis et perspectives pour le XXIème siècle

illustration graphique pour nouvelles coopérations

Nouvelles formes de coopération à l’ère du numérique.Enjeux, défis et perspectives pour le XXIème siècle/New forms of cooperation for the digital age Issues, challenges & perspectives of the XXIst century


10 novembre 2016, 14h à 17h
Conservatoire national des arts et métiers
2, rue Conté, Paris 3e

1er décembre 2016, 9h à 19h
Institut des sciences de la communication
20 rue Berbier-du-Mets, Paris 13e

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Appel à communication : Écrilecture augmentée dans les communautés scientifiques

Labex Hastec

Humanités numériques et construction des savoirs (extension de la date de soumission de résumé)

Le web et les technologies associées au lien hypertexte sont à l’origine d’environnements de lecture enrichie dont nous avons commencé à établir une photographie sous plusieurs angles : celui de l’innovation logicielle et ceux des usages actuels et à venir. Cette lecture enrichie qui repose sur des actes scripturaux nous a incités à reprendre le concept d’écrilecture théorisé par Pedro Barbosa dans sa thèse de 1992 et né de la rencontre des pratiques littéraires créatrices avec l’ordinateur. Alain Vuillemin l’avait repris pour caractériser ce nouveau comportement du lecteur entraîné dans des manipulations créatrices face à l’écran. Nous situons l’écrilecture dans l’évolution des pratiques historiques de construction de l’érudition et pensons à la « lettrure » observée dès le moyen âge qui, comme le rappelle Emmanuel Souchier, désignait une seule et même activité. Réservées à une élite de « lettrés », la lecture et l’écriture étaient pensées comme un seul processus, constitué par des actions liées et complémentaires dans lesquelles l’activité de lecture, hautement structurante, permettait au récepteur de la connaissance construite de devenir acteur par l’enrichissement des idées transmises. Ce procédé intervenait par capitalisation intellectuelle et agrégation avec sa réflexion dans une transformation scripturale et pouvait être matérialisé sur le support physique au moyen de marginalia, notes de bas de page et autres annotations. Aujourd’hui, les processus d’écrilecture sont soutenus par de multiples fonctionnalités logicielles et rendus autonomes par raisonnement computationnel sur la sémantique.

Les pratiques liées aux usages de lecture « savante » se sont perpétuées au cours des siècles et les annotations sont elles-mêmes devenues objets d’études, comme plus-values des textes originaux ou documents à part entière. Les enrichissements peuvent être observés sous un angle épistémologique par la construction de l’autorité, ou sous des éclairages philologiques, paléographiques sur les documents originaux ou encore prosopographiques en éditorialisant les biographies et bibliographies d’auteurs enrichies de notices d’autorité. Si nous observons, par exemple les collections léguées à des musées et bibliothèques, les notes manuscrites ajoutées par leurs propriétaires aident à la réception située des œuvres, à comprendre leurs inspirations et l’interprétation spécifique qu’ils avaient des ouvrages étudiés. Le commentaire, la critique implicite ou explicite des écrits sont en effet de précieux atouts pour juger, en complément de l’œuvre, de la compréhension d’un auteur sur des écrits antérieurs et de sa réception sur le sujet traité, tout du moins la manière de le traiter. La posture épistémologique émerge donc parfois de manière implicite par l’analyse des corpus d’annotation, mais parfois aussi de manière très explicite par la critique annotée dans les ouvrages étudiés.

D’une manière générale, l’écrilecteur est un sélectionneur, un acteur qui de par ses pratiques est directement associé à la transformation du texte lu et plus généralement des documents – sous la forme d’annotations et de commentaires. En effet, la typologie documentaire fait ressortir la pluralité de matérialités d’objets observés et des grilles de lecture associées. Si un certain nombre d’outils d’écrilecture ont été élaborés ces vingt dernières années dont il serait utile de dresser des typologies et des bilans d’appropriation par les communautés concernées, de nouveaux modèles sont en cours d’élaboration. Souvent basés sur l’enrichissement automatisable des références, ces nouveaux modèles interrogent la notion d’augmentation qui – évoquons le point de vue d’H. Arendt – provient de l’autorité : ce que l’autorité augmente c’est la fondation (augmenter = augere). Rappelons que cet objectif d’augmentation a concerné « l’intelligence humaine » dès les années 1960 avec NLS (oN-Line System), le dispositif logiciel issu du projet de recherche de Douglas Engelbart intitulé « Human augmentation framework ». Dès ses origines, le Web était éditable depuis Nexus, le premier navigateur pensé par Tim Berners Lee. Une approche historique retraçant les grandes étapes de l’écrilecture informatique pourrait mettre en perspective l’entrelacement de l’ingénierie avec les approches des sciences humaines et sociales.

La multiplication potentielle des fonctionnalités interroge la qualité de la lecture et ses modifications : quels défis sont à relever par l’enseignement face aux lectures close, hyper et machine décrites par Katherine Hayles ? Quelles conséquences pour la lecture face à sa verticalisation ?

Les données scientifiques, textuelles ou multimédias, sont numérisées à grande échelle par les communautés scientifiques, les États et les sociétés privées. Avec l’avènement du Web social et de la sémantique proposée par les contenus liés sur le Web dans les moutures successives pensées par Tim Berners Lee, il est devenu possible de transposer de manière systématique, sinon aisée les corpus documentaires des sciences humaines vers un espace numérique accessible unique accessible à tous de manière simultanée et de les lier pour en faciliter l’exploitation savante dans l’idée de ce que l’on appelle les humanités numériques.

Certaines productions documentaires scientifiques nativement numériques, multi, cross et transmédias reposent sur la collaboration massivement distribuée (citizen science) ou internalisent la réception des publics. De nouveaux modèles éditoriaux restent donc à imaginer où les réponses des lecteurs pourraient augmenter et diversifier les corpus « sémantisés », leur exposition peut en être facilitée si une indexation adéquate a été réalisée sur les plateformes de diffusion.

Nous appelons donc, à la suite du séminaire « Ecrilecture », les membres de la communauté scientifique à partager leurs réflexions et retours d’expérience sur le sujet de la co-construction d’un savoir scientifique grâce à des approches innovantes de médiation. Sont attendus pour ce livre, des propositions de chapitres concernant la théorie, les études de cas et les retours d’expérience touchant aux domaines suivants :

  1. Coordination numérique de la construction des savoirs collectifs ;
  2. Construction de la connaissance scientifique par l’annotation ;
  3. Aspects conceptuels : modélisation et réalisation de dispositifs adaptés à l’écrilecture, nouveaux modèles de documents scientifiques ;
  4. Médiation et vulgarisation scientifique en contexte dans le temps et l’espace (géolocalisation / chrono-tagging…) : méthodologies de construction des savoirs augmentés personnalisables par la sémantique (recommandation, détection d’entités nommées, facettes …) ;
  5. Retours d’expériences sur les projets de corpus « sémantisés », l’importance de l’éditorialisation des métadonnées ;
  6. Entrepôts de la science, matière première des humanités numériques : description, normes et interaction ;
  7. Bibliographies scientifiques annotées : l’intérêt d’une approche collaborative dans les unités de recherche ;
  8. Aspects sociohistoriques de la construction de l’écrilecture informatique.

Format

  • Évaluation en double-aveugle
  • Volume des chapitres : entre 30 et 35 000 signes (espaces compris)

Calendrier

  • 7 septembre 2015 21 septembre 2015(prolongation) : date limite d’envoi des résumés d’une page accompagnés d’une courte bibliographie à gerald.kembellec@cnam.fr et evelyne.broudoux@cnam.fr
  • 23 octobre 2015 9 novembre 2015 : notification de sélection des résumés
  • 25 janvier 15 février 2016 (prolongation): réception des chapitres (télécharger la feuille de style)
  • 18 avril 2016 25 mai : retours des évaluateurs
  • 25 avril 2016 10 juin: notification aux auteurs
  • 15 juillet 20161 septembre 2016 : réception des chapitres définitifs, à gerald.kembellec@cnam.fr et evelyne.broudoux@cnam.fr
  • 30 septembre 2016 : envoi des chapitres à l’éditeur
  • Parution en décembre 2016 ou janvier 2017.

Comité scientifique :

  • Aurélien Berra (Paris-Ouest, ArScAn)
  • Evelyne Broudoux (Cnam, Dicen)
  • Ghislaine Chartron (Cnam, Dicen)
  • Orélie Desfriches-Doria (Lyon 3, Elico)
  • Laurence Favier (Lille 3, Geriico)
  • Luc Grivel (Paris 1, Paragraphe)
  • Gérald Kembellec (Cnam, Dicen)
  • Olivier Le Deuff (Bordeaux Montaigne, Mica)
  • Julie Lemarié (Toulouse Le Mirail, CLLE)
  • Annaig Mahé (ENC/Urfist, Dicen)
  • Louise Merzeau (Paris-Ouest, Dicen)
  • Camille Paloque-Berges (Cnam, HT2S)
  • Loïc Petitgirard (Cnam, HT2S)
  • Alexandra Saemmer (Paris 8, CEMTI)
  • Brigitte Simonnot (Université de Lorraine, Crem)
  • Florence Thiault (Lille 3, Geriico)

Éditeur :

ISTE éditions.

Nouveaux Espaces de travail – Ville Numérique – Open Data : UNIVCAMP édition 2015


UNICAMP édition 2015 :

2 jours pour fabriquer
ensemble la société nouvelle société collaborative


Professionnels, académiques, chercheurs et étudiants, venez chercher et trouver ensemble, dans un temps limité, des solutions aux questions posées par la nouvelle société collaborative. En s’appuyant sur toutes les compétences en présence, UNIVCAMP permet, en une journée, de transformer les idées en projets jusqu’à la conception de maquettes de produits ou de services en s’appuyant sur toutes les compétences en présence..

Thèmes de l’édition 2015 :

Mercredi 15 avril Jeudi 16 avril
  • #Bureau du futur : L’innovation technologique transforme les espaces de travail et les campus universitaires !
  • #Gare 2.0 : Et si votre gare se transformait aussi en lieu de travail, de services et d’échanges !
  • #Télécentres et coworking : de nouveaux espaces dans les territoires, regroupant animations et services innovants?
  • #ville numérique : L’innovation numérique est- elle toujours au service de la ville de demain ?
  • #open data : Quels outils d’aide à la décision pour l’aménagement des territoires à base de données ouvertes.

Depuis 4 ans, les Masters MIPI (immobilier d’entreprise) et MITIC (technologies de l’information) organisent à l’UNIVersité le barCAMP UNIVCAMP.

Dans l’édition 2015, avec 5 ateliers collaboratifs UNIVCAMP est l’occasion :

  • D’explorer les nouveaux horizons de la ville de demain,
  • D’exploiter le gisement des open data,
  • D’imaginer les nouveaux espaces et modes de collaboration au travail.

UNICAMP des Masters Mipi-Mitic offre une expérience intense de la collaboration tout azimut dans un esprit créatif, ouvert et concret.

MERCI DE VOUS INSCRIRE SUR LE SITE : http://www.univcamp.fr/
@Univcamp


En partenariat avec le laboratoire Dicen-idf, le Syntec numérique sur l’Atelier « ville numérique », SNCF Développement, IT77 et la direction immobilière de l’université sur les ateliers concernant les espaces de vie/espaces de travail, la CCI du 77 et le SAN du Val d’Europe pour Open data


C. Meyer, S. Mercier, I. Fasshauer,  C. Bourret, membres de Dicen-idf