Séminaire de recherche de l’INSEAC, 8 décembre : en direct du Festival des Transmusicales

Alexandre DELORME, post-doctorant à l’Inseac du Cnam, laboratoire Dicen-Idf D’un terrain l’autre Le terrain en sociologie est à la fois un objet et un sujet. Le programme de Recherche ANR-GaFes opérant sur six festivals internationaux en France et en Ecosse entre 2014 et 2019 avait comme objet de définir ce que pouvait être un terrain numérique des festivals. Les festivals sont effectivement des terrains bien délimités dans le temps et dans l’espace, ce qui en fait de parfaits laboratoires à ciel ouvert. Sont-ils pour autant plus comparables les uns aux autres ? Comment appréhender leur contexte local ? Aujourd’hui ce sont les terrains de l’EAC qui sont à l’étude, notamment à travers le « Living Lab » de l’Inseac à Guingamp, suivant des cohortes d’élèves sur 100% des élèves du secondaire. L’Education Artistique et culturelle pose des questions spécifiques sur la manière d’interroger un public mineur et de comparer les données récoltées entre elles. D’un terrain, d’un territoire, d’un lieu culturel, d’un public à l’autre l’interprétation des données et leur généralisation pose question. “Qui est donc cet être mystérieux, le spectacle Avignonnais ? Depuis vingt-deux ans que je le regarde et l’estime, je crois que cette femme ou cet homme, cette fille ou ce garçon est à la fois un fidèle-infidèle, bref un curieux à l’esprit parfaitement libre. Et les plus fidèles ne sont pas obligatoirement ceux qui ont assisté à dix, quinze, vingt festivals, mais parfois ceux qui, ayant assist tel soir à Lorenzaccio de jadis ou à tel Tartuffe d’hier, à telle Messe de Béjart ou à tel Don Juan de 1953, à telle œuvre de Billetdoux ou de Büchner en 1948, emportent cette image et ces images d’un seul soir et ne reviennent plus. C’est là mon point de vue personnel de fidèle, de fidèle à ma façon. Suis-je paradoxal ?” Cette question que Jean Vilar pose en mars 1968 intervient quelques mois avant la publication de la première enquête des publics du Festival d’Avignon. Cette enquête est restée dans les mémoires pour avoir prouvé l’échec du projet vilarien d’un accès toujours plus grand des classes populaires au Festival. Reposée 40 ans plus tard, cette question taraude toujours autant. Alexandre Delorme l’abordera dans le contexte d’un autre Festival, sur une autre terre de Festival, pour analyser le cas d’un autre public face à d’autres enjeux de démocratisation culturelle dans un changement de paradigme lié à l’avènement de l’Education Artistique et Culturelle sur un territoire qui y est pleinement engagé. Bibliographie Damien MALINAS : Portrait des festivaliers d’Avignon : Transmettre une fois ? Pour toujours ?, Presses universitaires de Grenoble, 2008, 246 p. Culture & Musées, n°24, 2014. Démocratisation culturelle et numérique, sous la direction de Damien MALINAS. Lauriane GUILLOU, Damien MALINAS, Raphaël ROTH et Camille ROYON , « Education artistique et culturelle » Publictionnaire. Dictionnaire encyclopédique et critique des publics. Mis en ligne le 27 juin 2019. Dernière modification le 09 février 2023. Accès : https://publictionnaire.huma-num.fr/notice/education-artistique-et-culturelle. Jean-Claude PASSERON et Pierre BOURDIEU : Les héritiers, Les étudiants et […]

Séminaire STC : sémio-pragmatique et dispositif (thèmes 1 & 2)

Deux présentations croisées (voir les textes) : Eleni Mouradidou : De la sémiologie à la sémio* : itinéraires théoriques et enjeux empiriques. Manuel Zacklad : La sémio-pragmatique est-elle soluble dans le dispositif ? A propos de la nouvelle approche de l’artefact médiateur (cf. texte). mardi 12/12 - 15h00 (salle à venir)

Séminaire de recherche de l’INSEAC, 12 janvier 2024 : Réactualisation de la mythologie grecque concernant la femme d’aujourd’hui et la mère adolescente

Invitée : Antigone Mouchtouris  Antigone Mouchtouris, sociologue de la culture à l’Université de Lorraine, vient présenter ses derniers travaux, notamment sur la place des figures féminines dans la mythologie grecque et sur les recherches qu’elle a menée avec Camille Ponsin, Sage-femme, au sujet des mères adolescentes. En croisant ces deux thèmes, il s’agit bien de tendre un miroir aux multiples facettes dans lequel nous pouvons appréhender la pluralité et la complexité d’être femmes depuis l’antiquité jusqu’à nos jours. La réactualisation de la pensée grecque est l’une des pistes fécondes pour aborder des sujets contemporains, voire d’actualité, tels que la situation des mères adolescentes aujourd’hui. En effet, en dépit des moyens contraceptifs de plus en plus fiables, le phénomène des mères adolescentes persiste. Il y a des raisons profondes qui poussent une jeune femme à devenir mère. Cette maternité précoce démontre qu'à travers son corps, elle revendique une place particulière. Sur cette adolescente et mère à la fois, la société ne pose pas que des regards bienveillants : quinze ans et déjà mère... Antigone Mouchtouris présente le vécu et ce que signifie d'être mère adolescente dans une société normative. S’interroger ces problématiques dans le cadre du séminaire de recherche de l’INSEAC, c’est déjà se référer à une Education artistique et culturelle inscrite dans tous les temps de la vie des jeunes et dans la diversité de leurs situations individuelles, c’est aussi potentiellement accompagner les acteurs de l’éducation et de la culture à en faire une source et des leviers d’inclusion et d’émancipation adolescente. Bibliographie Antigone MOUCHTOURIS : Femmes-déesses dans la mythologie grecque, Editions du Cygne, Les mythes revisités Antigone MOUCHTOURIS & Camille PONSIN : Les mères adolescentes : socio-anthropologie et itinéraires de vie, Éditions du Cygne, 2022

Séminaire de recherche de l’INSEAC, 1er février 2024, théâtre du champ au Roy à Guingamp : La voyageuse de la nuit

Invitée : Laure ADLER, journaliste française, biographe, essayiste, spécialiste de mouvements féministes. En compagnonnage avec Emmanuel Ethis, actuel recteur de l’académie de Bretagne, elle est fidèle à ses engagements en faveur de la transmission de la culture auprès des nouvelles générations et, à cet égard, préside le Conseil de perfectionnement du Cnam-Inseac à Guingamp. Rencontre animée Emmanuel ETHIS, Vice-président du Haut conseil de l’éducation artistique et culturelle recteur de l’académie de Rennes, professeur en sciences de l’information et de la communication « C’est un carnet de voyage au pays que nous irons tous habiter un jour. C’est une enquête tissée de rencontres avec des gens connus mais aussi des inconnus. C’est surtout une drôle d’expérience vécue pendant quatre ans de recherche et d’écriture, dans ce pays qu’on ne sait comment nommer : la vieillesse, l’âge ? Il s’avère que dans une multitude de domaines, scientifique, philosophique, artistique, seul un certain âge permet l’abandon et la licence - nécessaires à la poursuite de ses profondes intuitions. En nous libérant de certaines conventions ou codes sociaux qui emprisonnent, l’âge deviendrait en somme un privilège, un ferment de création, la plage de tous les possibles. Plus de cinquante ans après l’ouvrage magistral de Simone de Beauvoir, La vieillesse, je tente de comprendre et de faire éprouver ce qu’est cette chose étrange, étrange pour soi-même et pour les autres, et qui est l’essence même de notre finitude. » Bibliographie Laure ADLER : La Voyageuse de nuit, Grasset, Essais et documents, 2020, 224 p.

Séminaire de recherche de l’INSEAC, 2 février 2024, Guingamp : Les enjeux démocratiques de l’EAC : la question de l’égalité au fondement du 100%EAC

Invitée : Marie-Christine BORDEAUX  Les enjeux d’universalité de l’accès à l’EAC pour tous peuvent s’interpréter comme une des déclinaisons possibles du projet politique global de démocratisation culturelles, surtout dans une République dont l’une des valeurs cardinales est l’égalité. Marie-Christine Bordeaux distingue ce projet de démocratisation de certaines stratégies d'éducation artistique et culturelle pensées avec des outils de massification : “Le véritable enjeu nous parait être celui de la construction d’un modèle démocratique (une éducation artistique concrètement accessible à tous), qui ne soit pas conçu selon les règles de la cité industrielle (une éducation artistique de masse). Les conditions en sont déjà connues. Elles relèvent d’une politique de soutien, de renforcement des compétences et de développement durable : formation des acteurs, création de ressources, réseaux de coopération, échanges de bonnes pratiques, accompagnement des projets, juste rémunération de l’intervention artistique, articulation entre un projet global et des appropriations et des mises en œuvre locales. " Bibliographie Marie-Christine Bordeaux,  « Pour la généralisation de l’éducation artistique et culturelle par les territoires », Nectart, n°4, 2017, p. 57-65 Marie-Christine Bordeaux, « L'éducation artistique et culturelle à l’épreuve de ses modèles », Quaderni, 92, « Les artistes à l’école : fin d’une illusion ou utopie d’avenir ? », hiver 2016-2017,  p. 27-35 Marie-Christine Bordeaux, « Les résidences d’artistes à l’école : genèse, permanences et émergences », Questions de communication, Série Actes, 35, « Résidence d’auteurs, création littéraire et médiations culturelles », 2016 Wolfgang  Schneider, Jean-Pierre Saez, Marie-Christine Bordeaux, Christele Hartmann-Fritsch (dir.) (2014), Pour un droit à l’éducation artistique. Un plaidoyer franco-allemand / Das Recht auf kulturelle Bildung. Ein deutsch-französisches Plädoyer, Berlin : B & S Siebenhaar Verlag  OHG (ouvrage bilingue) Marie-Christine Bordeaux, François Deschamps, 2013, Éducation artistique : l’éternel retour ? Une ambition nationale à l’épreuve des territoires, Toulouse : Ed. de l’Attribut, 2013

Séminaire de recherche de l’INSEAC, 8 mars 2024, Guingamp : Donner corps à la pratique de la danse en milieu scolaire

Invitées : Christine GRAZ et Marion LEVY « Étudiée à la fois à travers le prisme de l’éducation physique et sportive, de l’enseignement artistique ou de l’éducation artistique et culturelle, la danse en milieu scolaire se positionne sur de nombreux enjeux éducatifs et regorge de plus-values pédagogiques. Vecteur d’excellence, de bien-être et d’égalité des chances, la danse permet aux élèves de : - Travailler au sein d’un groupe en mutualisant les compétences de chacun afin de composer et d’interpréter une chorégraphie collective ; - Développer une culture de l’empathie basée sur le respect de l'autre et des valeurs solidaires, notamment en faveur d’une plus grande mixité entre les filles et les garçons ; - Valoriser une contribution personnelle au sein d’un collectif en partageant un propos auprès d’un public ; - Améliorer la confiance en soi et l'écoute de son propre corps pour une meilleure gestion de son bien-être physique, mental et social, notamment grâce au travail mené sur la respiration, la concentration, ou encore les émotions ; - Apprendre à appréhender l’espace scénique et à s'affirmer en public ; - Nourrir sa créativité par la rencontre d’artistes et la pratique ; - Aborder des œuvres de différents répertoires pour construire un imaginaire aux références et esthétiques plurielles ; - Ouvrir son regard sur le monde en découvrant différentes esthétiques et en explorant la diversité culturelle dont celles-ci émanent. » Danseuse et chorégraphe, Christine Graz a été formée à la danse contemporaine au CNDC d’Angers sous la direction artistique d’Alwin Nikolaïs puis a rejoint sa compagnie française. Elle a pu approfondir son enseignement et son approche de la danse au travers des notions de « Décentrement », « Geste Unique », « Abstraction » et « Poésie du geste ». Elle a été membre co-fondateur de la compagnie Beau Geste (Dominique Boivin) et a participé à de nombreuses créations, cherchant à concilier cette transmission avec les problématiques du monde actuel. Elle fait actuellement partie du collège de l’inspection danse du Ministère de la Culture. Marion Lévy, danseuse et chorégraphe, directrice artistique du Rebond, nouveau lieu de création en Côte d'Armor, est artiste associée de l’INSEAC et du Théâtre du Champ au Roy. Elle est directrice artistique de la cie Didascalie soutenue par la Drac Bretagne au titre de l'aide au conventionnement.

Colloque « Hyper-interprétation et savoirs à l’ère du digital : concepts et méthodes »

Centre Pompidou Paris, France

Colloque organisé par Franck Cormerais (MICA) et Armen Khatchatourov (DICEN-IdF) A l’heure du dernier stade de la grammatisation, celui des algorithmes et des données, - après les stades de l’alphabet et de l’imprimerie -, il convient de repenser la hiérarchisation et la circulation du savoir scientifique au regard des « technologies de la connaissance » et de l’analyse du langage. La transformation simultanée des régimes du document et des régimes de vérité implique l’expérimentation de nouvelles formes de recherche relatives aux formes de lecture et d’écriture. En proposant le concept d’hyper-interprétation, l’objectif de ce colloque consiste à dégager les perspectives ouvertes par une approche organologique du savoir, basée sur la relation entre dispositifs techniques et formes de réflexivité qui allient les littératies et les numératies. L’hyper-interprétation pose la question de la synthèse de plusieurs instruments de connaissance complémentaires qui sont nécessaires à l’évolution de l’activité des chercheurs. Le premier système, dit primaire, regroupe l’ensemble des publications scientifiques éditées qui concourent à la construction des heuristiques de la découverte et de l’expérimentation. Le système secondaire développé durant le XXème siècle favorise l’accès aux contenus primaires par le biais de catalogues des bibliothèques, des archives ouvertes de corpus et de bases de données d’enquêtes. Enfin, le troisième système regroupe l’ensemble des données et des hyperdocuments qui font l’objet d’un traitement spécifique de la part du chercheur et qui concourent à de nouvelles formes de signifiance. Il peut s’agir de graphes, de cartes, de réseaux, d’algorithmes de clusterisation ou de classification, de modèles de langages qui sont soumis à un traitement qualitatif ou quantitatif par le biais d’outillages dédiés. L’hyper-interprétation renouvelle les conditions du travail interprétatif à travers le triptyque (traces, empreintes, langages) et superpose plusieurs systèmes documentaires qui traduisent l’évolution de l’action de la recherche dans toutes les disciplines en redistribuant les formes du dicible et du visible dans la perspective des Etudes Digitales. Après le concept de Digital Humanities, où les sciences de l’homme et de la société rencontrent les technologies, les Digital Studies, qui concernent toutes les formes de savoir, est une épistémogenèse des savoirs à l’heure des collectifs de connaissances ouvertes (open science). L’hyper-interprétation repose la question de la configuration des savoirs comprise, non pas comme des traitements de données, mais plutôt comme le renouveau d’une culture de l’argumentation et de la délibération mettant en jeu, autour des textes et des corpus, un dialogue interscience qui couple compréhension et explication pour aborder un « faire sens ». PROGRAMME - 18 et 19 mars 2024  - Centre Pompidou, Salle Triangle Lundi matin 9H-9h30  Accueil (café et viennoiseries) 9H30-9H45  Présentation des journées 9H45-10H15  Du sémanthème au Web herméneutique : vers une nouvelle écologie de l’industrie documentaire ?. Vincent Puig, Institut de Recherche et d’Innovation, Centre Pompidou 10H15-10H45 Machines à interpréter, écriture numérique et capitalisme. Éric Guichard, ENSSIB, Laboratoire Triangle ENS-Lyon - CNRS Pause 15’ 11h-11H30 Études digitales, hyper-interprétation et (trans)-formation des savoirs. Franck Cormerais, Université Bordeaux-Montaigne, laboratoire MICA 11H30-12H00  Pour une compréhension ou une interprétation écologique de l’information. Anne Lefebvre, ENS Paris-Saclay.fr, Centre de recherche […]

Séminaire GENIC sur les éthiques et usages des dispositifs sécuritaires de vidéosurveillance algorithmique

visionconférence

Membre du groupe d’étude et de recherche GENIC (Groupe sur l’Éthique et le Numérique en Information-Communication) de la SFSIC, Lucile Desmoulins est ravi.e de vous inviter au séminaire 2023-2024 autour des enjeux de l’éthique et du numérique. Les séances du séminaire se déroulent en ligne et les présentations sont toujours suivies d'un échange. La séance du mardi 26 mars 16h/18h portera sur les éthiques et usages des dispositifs sécuritaires de vidéosurveillance algorithmique. Les conférenciers invités sont : - Camila Lagos Perez et Mehdi Ghassemi, enseignants-chercheurs à l’Université catholique de Lille, ISTC et animateurs d'un séminaire sur l'éthique et la surveillance au sein d'ETHICS EA7446. - Patrick Cansell, Professeur associé à l’Université Gustave Eiffel, membre associé de DICEN-Idf et consultant spécialiste des doctrines militaires, de l'intelligence économique, de la gestion des risques et des crises. Inscription via le formulaire en ligne : https://educ.sphinxonline.net/surveyserver/s/eqoqf7 Le lien de connexion via zoom sera envoyé aux inscrit.e.s avant la séance. Contacts : Lucile Desmoulins, lucile.desmoulins@univ-eiffel.fr ; Jean-Claude Domenget, jean-claude.domenget@univ-fcomte.fr ; Carsten Wilhelm, carsten.wilhelm@uha.fr