Colloque « Hyper-interprétation et savoirs à l’ère du digital : concepts et méthodes »

Centre Pompidou Paris, France

Colloque organisé par Franck Cormerais (MICA) et Armen Khatchatourov (DICEN-IdF) A l’heure du dernier stade de la grammatisation, celui des algorithmes et des données, - après les stades de l’alphabet et de l’imprimerie -, il convient de repenser la hiérarchisation et la circulation du savoir scientifique au regard des « technologies de la connaissance » et de l’analyse du langage. La transformation simultanée des régimes du document et des régimes de vérité implique l’expérimentation de nouvelles formes de recherche relatives aux formes de lecture et d’écriture. En proposant le concept d’hyper-interprétation, l’objectif de ce colloque consiste à dégager les perspectives ouvertes par une approche organologique du savoir, basée sur la relation entre dispositifs techniques et formes de réflexivité qui allient les littératies et les numératies. L’hyper-interprétation pose la question de la synthèse de plusieurs instruments de connaissance complémentaires qui sont nécessaires à l’évolution de l’activité des chercheurs. Le premier système, dit primaire, regroupe l’ensemble des publications scientifiques éditées qui concourent à la construction des heuristiques de la découverte et de l’expérimentation. Le système secondaire développé durant le XXème siècle favorise l’accès aux contenus primaires par le biais de catalogues des bibliothèques, des archives ouvertes de corpus et de bases de données d’enquêtes. Enfin, le troisième système regroupe l’ensemble des données et des hyperdocuments qui font l’objet d’un traitement spécifique de la part du chercheur et qui concourent à de nouvelles formes de signifiance. Il peut s’agir de graphes, de cartes, de réseaux, d’algorithmes de clusterisation ou de classification, de modèles de langages qui sont soumis à un traitement qualitatif ou quantitatif par le biais d’outillages dédiés. L’hyper-interprétation renouvelle les conditions du travail interprétatif à travers le triptyque (traces, empreintes, langages) et superpose plusieurs systèmes documentaires qui traduisent l’évolution de l’action de la recherche dans toutes les disciplines en redistribuant les formes du dicible et du visible dans la perspective des Etudes Digitales. Après le concept de Digital Humanities, où les sciences de l’homme et de la société rencontrent les technologies, les Digital Studies, qui concernent toutes les formes de savoir, est une épistémogenèse des savoirs à l’heure des collectifs de connaissances ouvertes (open science). L’hyper-interprétation repose la question de la configuration des savoirs comprise, non pas comme des traitements de données, mais plutôt comme le renouveau d’une culture de l’argumentation et de la délibération mettant en jeu, autour des textes et des corpus, un dialogue interscience qui couple compréhension et explication pour aborder un « faire sens ». PROGRAMME - 18 et 19 mars 2024  - Centre Pompidou, Salle Triangle Lundi matin 9H-9h30  Accueil (café et viennoiseries) 9H30-9H45  Présentation des journées 9H45-10H15  Du sémanthème au Web herméneutique : vers une nouvelle écologie de l’industrie documentaire ?. Vincent Puig, Institut de Recherche et d’Innovation, Centre Pompidou 10H15-10H45 Machines à interpréter, écriture numérique et capitalisme. Éric Guichard, ENSSIB, Laboratoire Triangle ENS-Lyon - CNRS Pause 15’ 11h-11H30 Études digitales, hyper-interprétation et (trans)-formation des savoirs. Franck Cormerais, Université Bordeaux-Montaigne, laboratoire MICA 11H30-12H00  Pour une compréhension ou une interprétation écologique de l’information. Anne Lefebvre, ENS Paris-Saclay.fr, Centre de recherche […]

Séminaire de recherche de l’INSEAC, 12 avril, Guingamp : DEMOS – Dispositif d’éducation musicale et orchestrale à vocation sociale, un dispositif au service de l’égalité ?

Invitées : Bénédicte HAVARD DUCLOS et Indiana WOLLMAN En quoi le dispositif Demos (Dispositif d’éducation musicale et orchestrale à vocation sociale) peut-il être au service d’une politique de lutte contre les inégalités sociales ? Pour répondre à cette question, Bénédicte Havard Duclos, et Indiana Wollman, coordinatrice de la recherche et de l’évaluation à la Cité de la musique – Philharmonie de Paris, en charge des projets éducatifs L’enfant à qui est enseignée la musique classique acquiert des pratiques et des savoirs pour la musique : il apprend à l’écouter, la jouer, la lire, s’exprimer à son sujet en développant connaissances, sensibilité et attention. Mais il expérimente aussi, par la musique, un certain rapport au monde et aux autres, une certaine place dans la cité : dans la confrontation à ceux qui l’initient et avec qui il est initié, il intériorise un rapport à l’effort et au plaisir, un sentiment quant à sa propre (il)légitimité culturelle, expérimente des rapports de coopération ou de compétition. Ces deux dimensions des apprentissages, et plus largement de la socialisation, sont très dépendantes des modes et des cadres concrets de transmission et d’appropriation de la musique. La comparaison de la pratique musicale des autodidactes avec celle des élèves des écoles de « musiques actuelles » a déjà montré que les modes de formation comptent plus encore dans les manières de faire et de penser la musique que les esthétiques musicales enseignées. Au-delà même de la musique, ces modes de formation modèlent, renforcent ou mettent en veille des systèmes de valeurs politiques construisant une société plus égalitaire ou, au contraire, plus hiérarchisée. L’apprentissage d’un instrument de musique s’est longtemps confondu avec la pratique du chant et de la danse, et jouer de la musique était associé à d’autres activités sociales – religieuses, rituelles, festives, domestique… Bénédicte Havard Duclos est maître de conférences en sociologie, université de Brest, laboratoire d’études et de recherches en sociologie. Indiana Wollman est aussi chercheuse en neurosciences cognitives de la musique. Après des études de physique fondamentale, elle a effectué une thèse de doctorat à Sorbonne Université en collaboration avec le laboratoire de S. McAdams de l’Université McGill portant sur les mécanismes cognitifs sous-tendant l’intégration audio-tactile chez les violonistes. Elle a poursuivi ses recherches en neuroimagerie dans le laboratoire de R. Zatorre de l’Université McGill sur la plasticité cérébrale associée à l’apprentissage du violoncelle. Ses recherches actuelles portent sur l’apprentissage musical en contexte social et ses impacts sur le développement des enfants, mais également sur les phénomènes d’attention et de prédiction dans des flux auditifs, et les émotions en musique. Bibliographie : Bénédicte Havard-Duclos, "Une socialisation démocratique pour et par la musique classique : le cas d'un orchestre Démos", in A. Jonchery, S. Octobre (sous la dir.), L'éducation artistique et culturelle. Une utopie à l'épreuve des sciences sociales, coll Questions de culture, Ministère de la culture / Presses de sciences po, p. 221-242. Claudia Fritz, Joseph Curtin, Jacques Poitevineau, Hugues Borsarello, Indiana Wollman, et al.. Soloist evaluations of six Old Italian and six […]

Séminaire commun Recherches croisées en Education artistique et culturelle : INSEAC & INSPE Bretagne, en partenariat avec l’ENSTA Bretagne

L’égalité et l’accès à l’EAC Cas d’études, retours d’expériences, présentation de recherches doctorales Invités : Nicolas TOCQUER est directeur de l’INSPE de Bretagne. Nathalie BONNETON-BOTTE est membre du laboratoire de psychologie cognition, comportement et communication (LP3C ; EA1285) et membre associée du centre de recherche sur l’éducation, l’apprentissage et la didactique (CREAD ; EA3875). Agnès GRIMAULT LEPRINCE, Centre de recherches sur l’éducation, les apprentissages, et la didactique (CREAD) Arènes INSPE de Bretagne Université de Bretagne occidentale (UBO) Cécile PLAUD est Chercheure en sciences de l'éducation à l'ENSTA Bretagne et au laboratoire FoAP, (Formation et apprentissages professionnels). Vincent RIBAUD est enseignant-chercheur en ingénierie du logiciel et en vérification formelle par model-checking à l’Université Bretagne Occidentale et au LABSTICC (Laboratoire des sciences techniques de l'information, de la communication et de la connaissance)   Bibliographie Agnès GRIMAULT-LEPRINCE : « La fabrique des adolescent·es : avec ou contre l’école ? L’intégration culturelle à l’école et dans les loisirs à 13-14 ans », Revue française de sociologie, 2022/3-4 (Vol. 63), p. 377-416. URL : https://www.cairn.info/revue-francaise-de-sociologie-2022-3-page-377.htm Cécile PLAUD, Vincent RIBAUD : Les filles qui, l codent l créent et équilibre : des dispositifs pour valoriser le numérique et les sciences au féminin du primaire au lycée, Forum Recherche et Education #07, Région académique de Bretagne, May 2023, Morlaix, France Catherine ADAM, Cécile PLAUD : Quand un projet de recherche international se fait accom-pagnateur d’un parcours doctoral : retours d’expériences des actrices, Revue internationale de pédagogie de l’enseignement supérieur, 2023 Cécile PLAUD : Genre féminin et ingénierie, une équation impossible à résoudre? Un éclairage sous l'angle des tabous, Cécile Plaud, "Tabous" d'ingénieur.es. Interroger les "tabous" dans les activités et formations d'ingénieur.es, Réseau Ingénium, Dec 2022, Paris, France Cécile PLAUD : Mixité. 25% de filles en Numérique et sciences informatiques : une construc-tion sociale ?, Réussir avec le numérique., Territoire Numérique Educatif en Finistère. Région académique de Bretagne, Dec 2022, Quimper, France